NETTALI.COM- L'Action pour les droits humains et l’amitié (ADHA) s’inquiète  face à la situation alarmante des migrants subsahariens dans les prisons libyennes, algériennes et tunisiennes, dont une centaine de Sénégalais actuellement bloqués au Niger. L’organisation demande au Président Bassirou Diomaye Faye d'envoyer des émissaires le plus rapidement possible, afin de vérifier le nombre de migrants sénégalais  détenus.

Dans un communiqué, Action pour les droits humains et l’amitié (ADHA) a constaté que « depuis plusieurs années, la Libye, l’Algérie, la Tunisie et le Niger sont devenus des points transit pour les migrants subsahariens cherchant à atteindre l’Europe ». L’ONG de noter que « ces hommes, femmes et enfants, en quête d’un avenir meilleur, se retrouvent aujourd’hui dans des conditions de vie extrêmement préoccupantes, précaires et dangereuses ».

En ce sens, ADHA exprimé sa profonde préoccupation face à la situation alarmante des migrants subsahariens dans les prisons libyennes, algériennes et tunisiennes, dont une centaine de sénégalais actuellement bloqués au Niger.

Devant cette situation ladite structure  interpelle le Président de la République du Sénégal. L’invitant ainsi à envoyer « des émissaires le plus rapidement possible, afin de vérifier le nombre de migrants sénégalais détenus dans les prisons libyennes, les camps dans le désert du Niger, ainsi que dans les pays du Maghreb ».

Pour ces défenseurs des droits humains, « il urge d’aller au chevet de tous les Sénégalais expulsés d’Algérie et de Tunisie, bloqués depuis des semaines dans les camps de l’OIM à Arlit ou à Agadez au Niger, dans des conditions d’existence extrêmes. C’est un impérieux devoir que de venir au secours de ces citoyens sénégalais aspirant à un retour au pays natal, avant que l’irréparable ne se produise ».

Le Président de l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA),  Adama Mbengue et ses collaborateurs espèrent vivement que leur appel sera entendu et qu’un dénouement heureux aura lieu, face à cette situation déplorable qui n’a que trop duré. Car, à son avis, il est temps de changer de paradigme et que les représentants diplomatiques et les députés de la diaspora doivent pleinement assumer leur rôle.

Avant, dit-il, « de repenser les Directions rattachées au ministère de l’intégration africaine et des affaires étrangères, qui doivent sortir de leur zone de confort et de mettre fin aux actions superficielles consistant à la tenue de séminaires et de tables rondes …, et de passer à des actions concrètes et efficaces.

Par ailleurs, note le communiqué : « la détérioration des conditions sécuritaires, les politiques migratoires restrictives, sous l’œil complice de certains pays de l’UE et le manque de réactions et de coordination des pays d’origine des migrants, ont conduit à une crise humanitaire sans précédent. Dans leur politique migratoire durcie, le nombre de migrants interceptés en Tunisie est passé de 31 297 en 2022 à 69 963 en 2023. Des centaines d’entre eux ont été chassés de Sfax et conduits par la police dans des zones désertiques aux frontières avec la Libye et l’Algérie, dans des conditions inhumaines et dégradantes ».

«En Algérie, près de 9 000 Africains noirs ont été expulsés et transférés de force par les forces de sécurité algériennes aux frontières du Niger, entre début janvier et début avril 2024. À cela s’ajoutent des milliers de migrants bloqués dans des camps de fortune surpeuplés, au Niger, exposés à des abus et à des conditions de vie inhumaines », ajoutent la source.

Pour finir, Action pour les droits humains et l’amitié (ADHA) informe avoir recueilli « des témoignages de migrants sénégalais révélant des violations systématiques de leurs droits fondamentaux ».

«En Libye, de nombreux migrants dont des Sénégalais, sont détenus arbitrairement dans des centres de détention. En Algérie et en Tunisie, les migrants font face à des expulsions forcées, des arrestations arbitraires et de nombreux actes de discrimination.Ces pratiques contraires aux conventions internationales sur les droits de l’Homme doivent cesser immédiatement », indique l'ONG.