NETTALI.COM - Le nommé Adama Cissé a été jugé le jeudi 18 avril par la chambre criminelle de Dakar, pour meurtre. L'accusé a tué son ami footballeur Cheikh Tidiane Sadio en l'étranglant avant l'abandonner sur la route. Le parquet a requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle contre lui.

En prison depuis, septembre 2021, l’accusé Adama Cissé a comparu, hier, devant la barre de la chambre criminelle de Dakar pour meurtre. Les faits se sont déroulés le 16 septembre 2021. La victime avait invité son ami, son « meurtrier » à sortir puisque Cheikh Tidiane Sadio avait obtenu un contrat de football dans un club français . Une dispute éclatera malheureusement entre les deux amis, alors qu’ils n’étaient pas lucides.

Devant le juge, l’accusé s’explique : « nous avions bu pendant trois heures et nous n'avions plus de cigarettes. Nous sommes ainsi allés à une station à Mermoz pour en acheter. Alors que j'étais dans le véhicule, je l'ai vu se disputer avec le rayonniste. Quand il est revenu, je l'ai rabroué en lui reprochant de s'être mal comporté avec son père aussi. Je lui ai dit que celui-ci avait raison de s'opposer à son voyage, vu qu'il était âgé. Il l'a mal pris et il m'a demandé de l'amener à la Brioche Dorée sur un ton insolent. Comme il était ivre, je lui ai proposé de le déposer chez lui, il a refusé. Je lui demandé de descendre de mon véhicule, mais il n’a voulu rien entendre et il m'a craché dessus avant de se jeter sur moi. Je me suis défendu en l’étranglant pendant une vingtaine de minutes. Par la suite, je l’ai fait descendre du véhicule. Je l'ai abandonné, inconscient dans la ruelle en laissant une note sur laquelle j'ai écrit "He is not dead" ».

Selon, Adama Cissé, la mort de son ami ne lui a jamais traversé l’esprit. Il ajoute : « Je suis resté dans la voiture pendant une demi-heure devant chez moi avant de rentrer. Le matin, j'ai amené ma fille à l'école. Je me disais toujours qu'il allait venir d'un moment à l'autre. Je suis retourné au quartier, prendre un café avant d'aller à la station Elton. J'ai pris des cigarettes au moment de rentrer, deux voitures de la gendarmerie se sont garées derrière moi. Lorsqu'ils m'ont pointé leurs armes, c'est là que j'ai compris qu'il ne s'agissait pas d'un contrôle de routine. À bord de son véhicule, l'adjudant m'a informé du décès de Cheikh ».

Des arguments qui ont toutefois été battus en brèche par le gardien, témoin des faits. «  Quand j’ai voulu les séparer, il m’a menacé en me demandant de quitter les lieux. Ainsi,  j'ai pris en photo la plaque d’immatriculation. Lorsque que je suis revenu, il l'avait déjà abandonné sur le bord de la route avant de prendre la fuite », a-t-il livré à la barre.

Des propos de l’accusé qui ont été aussi démentis par l’avocat de la victime qui a souligné que le père de Cheikh n’a jamais refusé le voyage à son fils. A en croire la robe qui a avancé la thèse de la préméditation, le contrat était déjà signé, non sans plaider à ce que le meurtre soit requalifié en assassinat. L’avocat a ainsi réclamé 500 millions de FCfa à titre de dommages et intérêts.

Quant au procureur, il a requis 10 ans de récrimination criminelle.

Pour sa plaidoirie, la défense a demandé la disqualification des faits en homicide involontaire. Pour elle, la mort est accidentelle. Le délibéré est attendu le 7 mai prochain.