NETTALI.COM - La passation de service entre le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan sortant et le ministre des Finances et du Budget entrant, a eu lieu le jeudi 11 avril. Mamadou Moustapha Bâ a évoqué ses 18 mois passés à la tête de ce ministre avec "le sentiment du devoir accompli". Il a aussi prié pour son successeur, Cheikh Diba, jusqu’ici directeur de la programmation budgétaire, celui-là qu’il appelle "jeune frère" pour avoir eu "le privilège de l'accueillir en 2015 à la Direction Générale du Budget, comme conseiller". 

Le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan Mamadou Moustapha Bâ a passé le témoin au nouveau patron des Finances et du Budget Cheikh Diba.

D’emblée, le ministre sortant a rendu hommage à l’ancien chef de l’Etat Macky pour la confiance placée en sa personne. « En me nommant Ministre des Finances et du Budget, le 17 septembre 2022, puis en me confirmant deux fois dans cette fonction, la seconde fois avec un élargissement de mes attributions, le Président Macky Sall m’a offert l’opportunité d’amplifier et de parachever mon engagement, de plus de trente ans, au sein de ce département. Je voudrais, au moment de passer le relais, lui réitérer mes sincères remerciements pour la confiance qu’il m’a accordée et pour m’avoir permis de contribuer au progrès de notre pays de même qu’au bien-être de sa population » dit-il.

Moustapha Ba a ainsi évoqué avec satisfaction le rôle important qu’il a joué dans l’élévation du Budget national qui s’étend aujourd’hui à 7003 milliards de FCFA.

« C’est donc avec l’espoir d’avoir été utile à mon pays, que je quitte aujourd’hui mes fonctions. Les finances publiques ont connu des mutations avec des budgets records d’une année à l’autre (on a atteint les 7003 milliards FCFA en 2024, après les 4071 milliards FCFA de 2019 et les 3022 milliards FCFA de 2016), pour assurer la mise œuvre des investissements structurants majeurs du Plan Sénégal Émergent ayant permis un rattrapage infrastructurel avec les 2526 km de routes, les 6673 km de pistes de désenclavement, les 189 km d’autoroute, les ponts, le projet pilote de Bus Rapid Transit, la relance du transport ferroviaire avec le Train Express Régional et la réhabilitation de l’axe Dakar-Tambacounda et des villes de l’intérieur, etc), renforcer la politique d’inclusion sociale, à travers les marqueurs sociaux (PUMA, PUDC, CMU, Promovilles, bourses de sécurité familiale, la Délégation à l’Entreprenariat Rapide ), soutenir le pouvoir d’achat des ménages, à travers des niveaux de subventions inédits et de renoncements à des droits des taxes et de douanes, aussi bien pour l’énergie, les hydrocarbures que les denrées de première nécessité et procéder à d’importantes revalorisations salariales », a-t-il indiqué.

Il note ainsi que « les finances publiques ont déjà été fortement ébranlées par les effets des tensions géopolitiques, qui ont exacerbé les prix du pétrole et des denrées alimentaires sur les marchés internationaux, les incidences de la COVID, et le resserrement des conditions de financement sur les marchés, et ce, en dépit des performances et efforts salutaires des régies financières pour toujours accroître la mobilisation des ressources, à travers la Stratégie de Mobilisation des Recettes à Moyen Terme (SRMT), qui commence à porter ses fruits ».

En ce sens, il reste que la nouvelle équipe saura prendre les mesures adéquates pour apporter les mesures d’ajustements nécessaires.

« Le budget a aussi connu des mutations profondes dans sa préparation, son élaboration et son exécution avec les budgets programmes, qui ont renforcé l’exigence de culture de la gestion axée sur les résultats, de transparence dans la gestion et de reddition des comptes. La production du compte administratif de l’ordonnateur est une réalité (le compte administratif de l’ordonnateur, longtemps demandé par l’institution de contrôle des lois de finances aux fins de rapprochement des écritures de l’ordonnateur et de celles des comptables publics, a été produit, pour la première fois le 30 juin 2015) », a-t-il rappelé.

Avant d’ajouter : « la déconcentration de l’ordonnancement est effective et les retards dans la production des lois de règlement ont été résorbés avec l’adoption par le Parlement des Projets de Lois de Règlement pour les années 2018 à 2021, l’instruction en cours de celui de 2022 par la Cour des Comptes et la finalisation de celui de 2023, par les services, avec un dépôt prévu avant le 30 juin 2024, conformément à la réglementation ».

« C’est un homme droit, un homme bon, … »

Il encense ainsi le nouveau ministre qui dit-il, « est un homme compétent, complet et amoureux du travail ».

« Je peux également vous dire de lui aussi, car nous avons développé des relations très personnelles, que c’est un homme droit, un homme bon et généreux, bien élevé et toujours prêt à rechercher des solutions aux moindres problèmes.
Monsieur le Ministre, Je vous transmets le flambeau, avec confiance et avec la ferme conviction que vous saurez poursuivre l’œuvre accomplie, à laquelle vous avez du reste contribué, en faisant davantage et mieux. Le défi majeur que vous devez et allez relever est la restauration des marges de manœuvre budgétaires de l’Etat par la maximisation des recettes, la rationalisation des dépenses et une maitrise de l’endettement » a-t-il lancé.

Avant d’insister : « j’ose ce pari sur l’avenir car je connais parfaitement vos excellentes qualités professionnelles et humaines, pour les avoir éprouvées et pratiquées. Il ne me reste qu’à vous féliciter pour la confiance que Monsieur le Président de la République, son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye et Monsieur le Premier Ministre, Ousmane Sonko, ont placée en votre personne, et à former pour vous mes meilleurs vœux de succès. Je prie pour que le Seigneur daigne vous accorder sa protection et vous accompagner dans l’exercice de vos éminentes fonctions, à la fois exaltantes et exigeantes », a-t-il conclu.