NETTALI.COM- Ancien ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Radio est largement revenu sur le traitement de l’actualité sénégalaise par les médias étrangers. À l’instar d’autres intervenants, il a dénoncé ce qu’il considère comme un traitement partisan et injustifié.

Ce qui me fait le plus mal dans cette crise, c'est l'implication des médias étrangers et de certaines chancelleries”, a dénoncé le député ancien ministre des Affaires étrangères sous Wade. “Il y a une radio internationale, quand elle parle de la situation au Sénégal, elle est comme une actionnaire majeure de la politique au Sénégal. C’est incroyable comment ces gens pensent que le destin du Sénégal est entre leurs mains et c'est eux qui doivent en décider. C'est inacceptable”, s’emporte le ministre d’habitude très calme.

Selon lui, ces gens qui souhaitent le pire au Sénégal se trompent lourdement. “ J'ai entendu une radio internationale ce matin (hier matin) dire quelque chose d'extraordinaire. J’ai entendu dire : ‘Le Président Sall a convoqué deux groupes dans une même salle. Il sait qu'ils ne peuvent pas s’entendre, donc on va vers le mur.’ C’est extraordinaire ! Quel est l'intérêt de réunir dans la même salle des gens qui sont d'accord ?”, s’interroge le député.

Très en verve, l’ancien ministre n’a pas manqué d’égratigner les États- Unis sans les nommer. “Nous n'accepterons le diktat d'aucun pays au monde, y compris les pays qui prétendent être de grandes démocraties et qui nous ont fait la démonstration de leur capacité à utiliser leurs forces de défense et de sécurité dans leurs institutions pour faire valider le vote d'un président de la République. Ce sont ces mêmes pays qui ont dit que le vote de notre Assemblée nationale est illégitime. Au nom de quoi ? Qu'est-ce qui leur donne ce droit ? ”.

À l’instar de plusieurs intervenants, il en appelle à la responsabilité des uns et des autres pour préserver la stabilité du pays dans un contexte géopolitique complexe, avec le terrorisme à nos portes, dans un contexte marqué par une présence des lobbies du pétrole et du gaz, des narcotrafiquants...

Tous se prennent comme partie prenante et actionnaires du défi à relever”, lance-t-il, avant d’ajouter : “ Chers compatriotes, donnons-nous la main ; construisons le Sénégal, notre patrie. Sauvons le Sénégal ensemble. Comme disait le père Kéba : sauvons le Sénégal et c'est possible.

Macky Sall : “Les plus grandes chaines avaient envoyé leurs correspondants, espérant que le pays va brûler.”

Dans sa conclusion, le président de la République est, lui aussi, revenu sur ces griefs contre la communauté internationale dans ses prises de position sur l’actualité sénégalaise. “ Certains prédisent les pires scénarios pour le Sénégal. Il y a quelques jours, si vous avez bien observé, les plus grandes chaines du monde avaient envoyé des correspondants, croyant que le pays va imploser, après cette déci- sion du Conseil constitutionnel. Je leur ai dit : vous allez prendre vos cliques et vos claques et comme vous étiez venus”, lance-t- il, ironique.

Triomphant, Macky Sall se réjouit que certains soient déjà rentrés et que les autres qui y croient toujours ne vont pas tarder. “ Je ne pense pas que ce pays va imploser. Le Sénégal va surmonter toutes ces épreuves. Avec le pétrole et le gaz, les gens sont autour et essaient de tout faire pour nous monter les uns contre les autres. C’est pourquoi cette rencontre est très importante. Je ne doute pas que nous allons trouver des solutions”.

C’est d’ailleurs dans le même esprit que le chef de l’État inscrit le dialogue qu’il assume pleinement. Dans ce cadre, il a annoncé que le projet de loi portant amnistie générale va être adopté dès ce mercredi en Conseil des ministres. “ Chacun a sa responsabilité. La mienne, je l’assume. Et vous savez que moi je n’ai pas peur d’assumer mes positions, même si je suis seul à les soutenir. Il faut que ça soit clair. Voilà ma position en tant que président de la République. J’ai engagé le gouvernement dans cette voie", assène- t-il.