CONTRIBUTION - Le samedi 3 février 2024, le Président Macky Sall a pris une décision courageuse en arrêtant le processus électoral sine die, juste à la veille de l'ouverture de la campagne.

Aussi critiquable que soit cette décision, puisqu'en réalité elle consacre l'échec personnel des stratégies électorales du chef de l'état, elle me paraît justifiée pour trois raisons.

* Le système de parrainage, qui est une stratégie du pouvoir pour écarter les candidats gênants, a été mis en échec par les acteurs politiques.

* L'incompétence du conseil constitutionnel à vérifier tant les dossiers que la liste des parrains des candidats a été prouvée.

* l'invalidation injuste de la candidature de Monsieur Karim Meissa Wade ou de Monsieur Ousmane Sonko et le maintien en détention arbitraire du candidat Diomaye Faye n'étaient pas de nature à faciliter l'organisation d'une élection présidentielle, dans la sérénité, la transparence et la sécurité requises.

Si l'élection présidentielle avait été maintenue, nous allions déboucher vers le chaos, quelque soit le vainqueur.

Le pouvoir étant décidé à ne pas laisser l'opposition gagner qui, à son tour était décidé à ne pas se laisser faire, notre pays allait en sortir perdant.

Mais, pour que l'arrêt de l'élection ne nourrisse pas plus les malheurs et le désarroi de notre peuple, il importe de prendre, très vite, des décisions courageuses en faisant preuve d'imagination et de sens des responsabilités.

D'abord, il faut libérer, dans l'immédiat, tous les prisonniers politiques, sans exception.

Les accusations de terrorisme ou les crimes infamants dont ils font l'objet ne résistent à aucune analyse sérieuse.

Ensuite, il faut supprimer du code électoral toutes les modifications que le pouvoir actuel y a introduit dans le but d'avoir un contrôle absolu sur le cours de notre histoire collective.

Par exemple, l'article L 57 qui a rendu tous les opposants gênants inéligibles après des parodies de justice doit être remanié.

En outre, les nominations de ministres des élections et de la justice consensuels doivent être effectives.

Et, enfin, une nouvelle date doit être arrêtée pour l'élection présidentielle dans les plus brefs délais.

Cette date ne doit pas aller au delà du mois de juin 2024 et pour ce faire, le Président Macky Sall doit démissionner au profit du Président de l'Assemblée Nationale avant le 2 avril 2024 pour mettre fin aux suspicions concernant son envie de se maintenir au pouvoir, d'une manière ou d'une autre.

Ce faisant, nous pourrions tirer un profit indéniable de l'annulation du processus électoral, mobiliser notre peuple autour de la résolution de ses vrais problèmes et donner ainsi au monde une nouvelle leçon de maturité politique.

Vive le Sénégal

Tamba Danfakha Président Coalition Priorité Emploi