CONTRIBUTION - Le Président Macky Sall en décidant d’abroger le décret convoquant le corps électoral, a délibérément stopper le processus électoral. Ses arguments sont fallacieux.

En effet l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel fonctionnent chacun normalement et régulièrement.

Le Président viole la constitution, le code électoral et l’acte additionnel de la CEDEAO.

Son objectif est l’annulation des élections et leur renvoi aux calendes grecques.

Le Président a rappelé qu’il ne va pas se représenter aux élections. Simple clause de style pour tenter de jeter de la poudre aux yeux des Sénégalais sachant que l’ouverture de la boîte de pandore du report peut conduire à une prolongation incontrôlée et incontrôlable de son second mandat. Et qui sait, à un retour déguisé au troisième mandat !

Le Président n’a pas omis sa sucette favorite : l’offre d’un nouveau dialogue politique.

Là aussi, il n’a pas donné de gage de bonne foi. En effet ce matin les gendarmes ont refusé l’accès à la RTS de Amadou le mandataire de Diomaye et de Cheikh Tidiane Dieye candidat venus pour l’enregistrement des messages des candidats.

Le Président n’a même pas effleuré dans son discours la libération du Président Ousmane Sonko, du candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye et de tous les innombrables prisonniers politiques.

Nous avons écouté un Président qui déroule froidement son plan machiavélique. C’est de la haute trahison. Le Président et tous ceux qui auront contribué à cette forfaiture seront traduit devant la Haute Cours de Justice de notre pays.

En fait, le Président tente d’utiliser la loi sur le report des élections présidentielles introduite par le groupe parlementaire libéral pour atteindre son objectif d’annulation des élections. En effet cette loi demande le report de l’élection à la date impossible du 25 août 2024 en pleine période la plus pluvieuse.

Cette loi est foncièrement anticonstitutionnelle. En effet, elle cherche à modifier des dispositions intangibles, donc impossibles à modifier, de la constitution.

En effet le vote de cette loi aura pour conséquence la prolongation du mandat présidentiel après le 2 avril 2024 et au-delà du 25 août 2024. Évidemment le Conseil constitutionnel qui avait refusé la réduction du mandat du Président ne validera jamais son allongement.

Heureusement la plénière de l’Assemblée nationale du mardi ou du mercredi redonnera la main aux députés et au peuple.

Les députés ne devraient pas être moins valeureux, moins patriotes que les députés du 23 juin 2011. Ils ont la possibilité de rejeter cette loi anticonstitutionnelle et de fermer la porte à ce coup d’État constitutionnel que le Président de la République tente de parachever.

Le jour de la plénière de l’Assemblée nationale devra être le jour de vérité, le jour du courage, le jour du refus, le jour inoubliable de résistance à la Haute Trahison et au coup d’État constitutionnel du Président.

Plus que le 23 juin 2011, des grilles de l’Assemblée nationale jusqu’aux préfectures, sous préfectures, ambassades et consulats, partout sur le territoire national et à l’étranger, le peuple uni devra mettre fin pacifiquement à cette forfaiture le mardi 6 ou bien le mercredi 7 février 2024.

Que toutes les forces politiques, la société civile, les hommes et femmes démocrates appellent à ce grand rassemblement national et international !

C’est le combat de tous les citoyens, de tous les démocrates, de tous les républicains et enfin des femmes et des hommes épris de valeurs, de justice et de paix.

Ce combat n’a pas de camp, ce n’est pas un combat de conquête du pouvoir, pouvoir contre opposition. Tous les démocrates y sont conviés. Peu importe leur appartenance politique.

Le jour de la plénière les Sénégalais devront submerger pacifiquement tous les espaces publics pour exprimer leur colère, leur désapprobation et obtenir le retrait de cette loi scélérate et le retour immédiat au respect de l’ordre et de l’agenda constitutionnel.

La communauté internationale notamment la CEDAO, la France, les USA et l’UE doivent agir en prenant des sanctions adéquates contre Macky Sall et son régime pour cette violation flagrante de notre constitution et du code électoral.

Le refuge dans l’inaction et le mutisme agrandira le fossé de plus en plus grand entre notre peuple et les gouvernements de ces pays. Il devront imposer au dictateur Sénégalais le retour immédiat à l’ordre constitutionnel.

Pesum kanam boroom ma koy fajal boppam !

Hello a yeeso joomum ñawndanta ɗum hooremum !

Il appartient à celui qui reçoit une gifle au visage de se venger !

Le peuple sénégalais est l’héritier de Lat Dior Diop Ngoné Latyr, Alboury Ndiaye, El Hadj Omar Foutiyou Tall, Maba Diakhou Ba, Aline Sitoe Diatta, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, etc.

Nous devons faire honneur à ces illustres compatriotes. Aucune forme de lâcheté n’est tolérable. Seul le chemin de l’honneur est admissible.

Mardi ou mercredi, jour de plénière de l’Assemblée nationale devra être le jour de la Libération et de la restauration de notre démocratie.

Tout le monde partout où nous habitons, allons exprimer pacifiquement notre résistance à la Place Soweto, dans les préfectures, les sous préfectures, les ambassades et les consulats.

On nous tue mais on ne nous déshonore pas!

Nous vaincrons !

Diomaye vaincra !

Ousmane Sonko vaincra !

Dakar, samedi 3 janvier 2024

Prof Mary Teuw Niane