NETTALI.COM- En conférence de presse ce mardi 07 octobre 2023, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), est monté au créneau en accusant le Ministre de la Fonction publique des perturbations qui surviendront dans le service public de la justice à l’expiration du préavis déposé le 19 octobre 2023.

Le bureau exécutif national du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) n’est décidément pas prêt à lâcher du lest. En conférence de presse ce mardi 07 octobre 2023, ledit syndicat pointe du doigt le Ministre de la Fonction publique et le tient pour l’unique responsable des perturbations qui surviendront dans le service public de la justice à l’expiration du préavis de grève qu’ils ont déposé. En effet, le secrétaire général chargé des revendications, Me Ameth Touré note que le ministre a pris fait et cause pour les fossoyeurs de la réforme statutaire entreprise par le gouvernement.

Le préavis déposé depuis le 19 octobre 2023, a pour objectif de mettre le Ministre de la Fonction publique devant ses responsabilités. C’est du moins ce qu’a tenté de rappeler Me Touré. « Celui-ci refuse d’harmoniser sa position à celle du Garde des Sceaux, Ministre de la justice qui lui a proposé un nouveau projet de décret portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice dans l’optique de corriger un sabotage qui bloque depuis cinq ans le passage des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel du Ministère de la justice dans le corps des assistants des greffes et parquets » peste-t-il.

Évoquant les raisons du préavis, il souligne : « le Conseil des Ministres avait adopté, le 25 juillet 2018, le projet de décret portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice qui prenait en charge des points d’accord entre le gouvernement et le syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST). Ce projet de décret portait ainsi une réforme statutaire qui allait offrir un bon plan de carrière aux fonctionnaires de la justice. Après cette adoption, des juristes au Ministère de la Fonction publique, de connivence avec certaines personnalités du Ministère de la justice et par jalousie, avaient dissimulé, pendant plus de six mois, le projet de décret pour qu’il ne fut pas soumis à la signature de son Excellence Monsieur le Président de la République ».

Poursuivant, il indique qu’en réaction, le SYTJUST avait déclenché, en fin novembre 2018, une grève qui s’était prolongée jusqu’au début de la campagne électorale des présidentielles de février 2019. Non sans mentionner qu’en face à la pression, ces juristes avaient changé de stratégie et étaient parvenus à tromper la vigilance du Ministre de la Fonction publique d’alors. « En effet, ils lui avaient fait soumettre à la signature du Chef de l’État un projet de décret falsifié dont les dispositions remettaient en cause l’engagement solennel de son Excellence le Président de la République et les points d’accord entre le gouvernement et le SYTJUST. En d’autres termes, ces juristes au Ministère de la Fonction publique avaient sciemment dénaturé le projet de décret qui avait été adopté en Conseil des Ministres. Ils avaient ainsi altéré une délibération du gouvernement et abusé de la confiance du Chef de l’État. Syndicat des Travailleurs de la Justice SYTJUST » dit-il.

En outre, Me Touré indique que le projet de décret qui avait été adopté par le Conseil des Ministres, le 25 juillet 2018, avait pour objet l’abrogation et le remplacement du décret n° 2011-509 du 12 avril 2011 portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice, tandis que celui qui avait été falsifié et soumis à la signature du Chef de l’état avaient abouti à des modifications du statut précité.

Or, fulmine le syndicaliste, « cette grave prévarication bloque depuis cinq ans le passage des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel du Ministère de la justice dans le corps des assistants des greffes et parquets, retardant gravement la mise en œuvre d’une réforme consensuelle. Elle est la principale source de tensions sociales dans le service public de la justice telles que les 73 jours consécutifs de grève en 2020 ».

« Le Ministre de la Fonction publique, ne faisant pas preuve de solidarité gouvernementale, a refusé d’harmoniser sa position à celle du Ministre de la justice pour ne pas contrarier les pourfendeurs de la réforme qui sont à sa proximité. C’est dans cette dynamique de sensibilisation, que le SYTJUST informe l’opinion publique, à travers cette conférence, pour qu’elle puisse comprendre que ce qui est en train de se jouer est une dénonciation de faussaires qui, par une falsification, ont dénaturé les délibérations du gouvernement dans l’unique but d’empêcher la matérialisation des acquis des travailleurs » précise Me Touré.