NETTAL.COM - Cueilli le vendredi 27 octobre tard dans la nuit alors qu'il sortait d'une émission à la Sen Tv, Amadou Ba qui, d'après les témoins, n'a même pas eu le temps d'appeler ses avocats ou d'informer sa famille, a été conduit à la section de recherche de Colobane.

Pour l'heure, aucune précision n'a été donnée sur les raisons de cette arrestation.

Selon Maître Ciré Clédor Ly, Amadou Ba était toujours, samedi, "à la Section de recherches où jusqu'à présent, les motifs de son interpellation ne lui sont pas encore notifiés par les gendarmes qui ont exécuté l’ordre d’une autorité sans murmurer".

L’avocat dénonce une garde à vue "juridiquement illégale et attentatoire à la liberté", car selon lui, "l’Etat du Sénégal a, comme à ses habitudes, violé l’article 5 du règlement n°5 de l’UEMOA, son droit interne et sa Constitution".

A noter que le règlement n°5 de L'UEMOA est relatif au droit d'assistance par un avocat dès l'interpellation. Il dispose que les avocats assistent leurs clients dès leur interpellation, durant l'enquête préliminaire, dans les locaux de la police, de la gendarmerie ou devant le parquet. Et qu’à ce stade, aucune lettre de constitution ne peut être exigée de l'avocat.

L’interpellation d’Amadou Ba pourrait avoir des soubassements politiques, si l'on en croit Maître Ciré Clédor Ly, qui fait remarquer que la privation de liberté de M. Ba, mandataire de Bassirou Diomaye Faye (secrétaire général du Pastef, arrêté depuis avril 2023) pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, "participe de la décision de l’Etat d’étouffer et de détruire tout ce qui pourrait empêcher au successeur choisi par le chef de l’Etat de réussir le coup d’Etat constitutionnel savamment mûri, mais brutalement mis à exécution".

D'ailleurs, l’avocat d’Amadou Ba renseigne que c’est son client qui devait se rendre à Abuja (Nigeria) déposer le dossier physique dans la procédure opposant Ousmane Sonko et le parti Pastef contre l’État du Sénégal. Cette audience est pro- grammée pour demain mardi 31 octobre 2023. Une autre raison qui pousse Me Ly à demander la libération "immédiate" du membre du cabinet de Sonko.

Il y a un mois, les avocats du maire de Ziguinchor ont déposé trois requêtes auprès de la Cour de justice de la CEDEAO réclamant la condamnation de l’État du Sénégal. Les conseils demandent la suspension de la dissolution du Pastef, le rétablissement des droits politiques du parti et de ceux de son candidat Ousmane Sonko en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024.