NETTALI.COM - La Direction générale des élections (DGE) n'est décidément pas disposée à donner des fiches de parrainages au mandataire d'Ousmane Sonko malgré la décision de justice annulant sa radiation des listes électorales. Parti ce matin pour réclamer les fameuses fiches, Ayib Daffé a encore été éconduit. Mais il ne compte pas en rester là. 

Econduit une première fois jeudi, Ayib Daffé est retourné ce matin à la Direction générale des élections (DGE) pour réclamer les fiches de parrainages d'Ousmane Sonko. Si les responsables de la DGE lui ont dit, la première fois, qu'ils ne recevaient pas le jeudi, l'accès lui a tout simplement été refusé ce vendredi. Idem pour l'huissier de justice qui l'accompagnait. "On est dans une situation assez burlesque et ubuesque. Comme c'était le cas hier, nous sommes présentés aujourd'hui à la DGE à 9 heures avec un huissier de justice qui souhaitait signifier à la DGE la décision de justice comme il a eu le faire sans problème au niveau de la Direction de l'automatisation du fichier (DAF), à la Cena (Commission électorale nationale autonome, ndlr) et à l'Agence judiciaire de l'Etat. Mais depuis hier, l'entrée à la DGE lui est interdite. Ce qui est une voie de fait, une entorse grave aux principes de fonctionnement d'une administration publique", dénonce Ayib Daffé.

Le mandataire désigné par Ousmane Sonko a, d'ailleurs, subi le même traitement que l'huissier de justice. "Moi également, explique Ayib Daffé, en tant que mandataire, on m'interdit, depuis hier, l'accès aux locaux de la DGE. Aujourd'hui, nous avons eu en face de nous un dispositif policier renforcé. La DGE est transformée en caserne de police avec des policiers armés jusqu'aux dents et qui menacent et intimident les citoyens que nous sommes. Mais comme nous avons un mandat légal, nous n'avons aucune crainte et nous nous sommes présentés à la DGE pour demander nos fiches de collecte de parrainages comme tous les candidats à la candidature." "Mais, poursuit-il, on nous a encore opposé un refus catégorique. Le commissaire nous a dit qu'il ne pouvait pas nous laisser entrer à la DGE. Alors qu'au même moment où on nous interdisait l'accès, nous avons vu des mandataires d'autres candidats y accéder tranquillement. Celui qui est donc personnellement visé, c'est Ousmane Sonko qu'on veut écarter de l'élection présidentielle en l'empêchant d'avoir des fiches de parrainages." "La DGE se comporte comme une administration de voyou, de bandits. C'est une banditisme administratif", tonne Ayib Daffé. "Mais, rassure-t-il, nous ne baissons pas les bras. Nous continuerons à nous battre et nous obtiendrons nos fiches de parrainages parce que force restera à la loi."

Alioune Tine s'indigne

« À quoi sert la loi électorale? La DGE (Direction Générale des Élections) chargée d’organiser l’élection présidentielle, comment peut-elle susciter la confiance des acteurs impliqués dans le processus électoral, si délibérément, elle refuse d’appliquer une décision de justice enjoignant le préfet de réinscrire Ousmane Sonko sur les listes électorales. Cette situation crée objectivement une insécurité judiciaire, une insécurité sur les droits fondamentaux d’un candidat», s'indigne Alioune Tine.

« La Cena doit intervenir pour demander à la DGE de respecter la décision de justice. Le ministre de l’intérieur Me Sidiki Kaba, doit respecter la feuille de route que lui a confié le Président Macky Sall pour créer, les conditions maximales d’une élection juste et équitable. Il est désormais devant le mur avec le refus de sa DGE de d’appliquer la loi électorale. Il faut qu’il agisse, pour la crédibilité du processus électoral. On a besoin de sécurité juridique, démocratique et des droits humains», fait remarquer le "droit-de-l'hommiste".