NETTALI.COM- Alors que le parquet a requis une peine de trois ans ferme contre Ndèye Fatou Fall dite Falla Fleurs, les avocats de l'activiste ont plaidé la relaxe.

Me Famara Faty : "Ils ont pris des messages ça et là pour les lui imputer"

"On ne doit pas déformer les propos de la prévenue. Ils ont pris des messages ça et là pour les lui imputer. Elle a été constante depuis l'enquête préliminaire jusqu'à la barre du tribunal. Elle n'a jamais invité personne à sortir. À la suite du verdict de l'affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko, les Sénégalais sont sortis, mais on ne peut pas faire le lien avec cette affaire. Je demande sa relaxe".

Me Mame Coumba Kane : "Cette dame-là n'a qu'une seule arme en tant que citoyenne sénégalaise, c'est la liberté d'expression"

" Il est clair que les événements survenus au Sénégal ont créé une psychose. Mais la justice est là. Nous sommes en matière pénale et il faut des preuves pour entrer en voie de condamnation. Il n'a jamais été prouvé qu'elle a posé des actes allant dans le sens de provoquer un trouble à l'ordre publique. Il faut prouver que ses écrits ont été à l'origine de cette violence. Et elle vous a dit qu'elle n'a jamais eu l'intention de créer un attroupement. Et ça n'a pas été prouvé. Je demande de la relaxer. Ce procès là, ne doit pas être celui de la liberté d'expression. Cette dame-là n'a qu'une seule arme en tant que citoyenne sénégalaise, c'est la liberté d'expression. Ce qui est légale puisque c'est prévu dans la législation".

Me Albert Faye : "le dossier est totalement vide"

" Ce dossier est totalement vide. Il n'y a rien de juridique pour asseoir sa culpabilité. En quoi juridiquement ces posts ont créé un incident ? Elle doit être relaxée purement et simplement".

Me Abdoulaye Tall : " Présentement, des gens sont en prison pour un simple emoticone"

" Présentement, des gens sont en prison pour un simple emoticone. Aujourd'hui, des gens sont en prison pour avoir été trouvé dans un taxi, pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Elle devait être décorée pour sa bravoure. C'est quand j'ai appris qu'elle donnait les informations lors du procès Adji Sarr/Ousmane Sonko que j'ai su qu'elle allait être mise hors d'état de nuire. Elle y ajoutait juste la mention "Maintien rek". L'homme nait avec sa liberté et elle est encadrée. La liberté est bâillonnée. Aujourd'hui, la prison est utilisée comme une arme. Je comprends son réquisitoire, mais vous juge, vous allez statuer. Falla Fleur, sa place n'est pas en prison".

Me Michel Mahecor Diouf : " On a concocté un cocktail empoisonné pour l'arrêter..."

" On lui a collé un motif. On a concocté un cocktail empoisonné pour l'arrêter et ensuite la renvoyer en correctionnelle. Ce cocktail a malheureusement privé la dame Fall de sa liberté depuis 5 mois. On a recoupé toutes ses publications pour en faire des actes de manœuvre à compromettre la sécurité publique. Ils ont parcouru sa page et tiré tout ce qu'elle a eu à publier. Elle est victime de sa popularité. Elle doit être renvoyée des fins de la poursuite sans peines ni dépens"

Me Moussa Sarr : "C'est l'extrême sévérité du parquet qui marque son réquisitoire"

"En lisant cette ordonnance et la démonstration du juge (d'instruction), on devait rendre un non-lieu et non un renvoi en police correctionnelle. Le parquet n'ayant aucune certitude malgré sa sévérité. C'est son extrême sévérité qui marque son réquisitoire. Il demande 3 ans de prison ferme pour des faits inexistants. La politique pénale du parquet depuis des mois, c'est la prison. Le parquet n'a pas été en mesure de prouver le lien avec ses posts. Heureusement, vous êtes juge des lois, c'est vous qui devez remettre les choses en place. Le contexte socio-politique ne peut prévaloir sur les textes dans un état de droit. Le parquet a usé d'un prétexte pour arrêter d'honnêtes citoyens et nous contestons cela. Elle a fait l'objet d'une arrestation préventive. Le parquet n'a démontré aucun fait. Il n'a fait qu'une démonstration sémantique sur le mot Gatsa Gatsa. Ce n’est pas une infraction cette expression. C'est une expression wolof. C'est sa relaxe qui reste".