NETTALI.COM - En marge de la célébration de la journée internationale de la fille (11 octobre) la coalition nationale pour l'abandon du Mariage des enfants au Sénégal (CONAME) a présenté ce mardi 10 octobre la première mouture de l'argumentaire religieux en faveur du mariage des enfants au Sénégal. Une occasion pour la CONAME et ses partenaires de dire non à l'abandon du mariage des enfants au Sénégal.

Le mariage de l'enfant persiste au Sénégal plus précisément au Sud-Est du pays. Une étude plus récente révèle que 31% des filles seraient mariées avant leur 18ème anniversaire et 9% le seraient avant l'âge de 15 ans.
D'après le taux du mariage d'enfants au sud-est , Tambacounda (57%), Kaffrine (59%), Kola (68%) et Kédougou (72%).
Ces mariages sont causés d'une part par la précarité et d'autre part par la tradition de certaines croyances.
C'est un phénomène qui cache de nombreuses causes et que chacune renseignent des conséquences néfastes.

Sur ce, la coalition nationale pour l'abandon du Mariage des enfants (CONAME), contribue à l'abandon du mariage des enfants du Sénégal à l'occasion de la célébration de la journée internationale de la fille.

À cet effet, elle présente la première mouture de l'argumentaire religieux sur l'abandon du mariage des enfants, ensuite faire un plaidoyer à l’endroit des autorités pour le financement et la mise en œuvre du plan d'action nationale dont l'objectif consiste à promouvoir l'abandon du mariage des enfants.
Selon la présidente de la CONAME, Marie Thérèse Samb : "aujourd'hui nous avons voulu mettre l'accent sur les résultats que nous avons en tant que organisation individuelle mais aussi en tant que coalition. C'est ça qui a motivé les panels en mettant l'accent sur le code de l'enfant, sur l'argumentaire religieux mais aussi sur la nécessité de la force d'aller en coalition dans le cadre du plaidoyer".

La question de l'âge exact du mariage pose un grand problème surtout au Sénégal, c'est ce qui amène à madame Samb à mettre l'accent sur l'âge consensuel selon le code fixé à 18 ans.
"Au Sénégal, on doit remettre l'âge du mariage des filles à partir de 18 ans. Parce que l’âge minimum requis pour le mariage est de 18 ans, aussi bien pour les filles que les garçons", a-t-elle laissé entendre.

C'était l'objet de débats et discussions controversées mais dotés de sens et qui a conduit à des séries d’échanges techniques sur les questions relatives aux mariages de l'enfant selon la religion islamique. Certes, l'Islam et le code de l'enfant s'inscrivent parfois sur la même logique mais parfois des points de divergences se signalent et marquent le divorce entre l'Islam et le code.
C'est pourquoi L’imam Cheikhou Oumar Seck, islamologue, vice président du collectif pour la modernisation des Daaras (COMOD) précise que "l’Islam ne précise pas l'âge référentiel pour valider un mariage" alors que le code a indiqué l'âge de 18 ans.
L’imam précise précise par ailleurs que "l’Islam n'accepte pas le mariage forcé, le mariage par intérêt".

Pour un Sénégal sans mariage des enfants, la CONAME et ses partenaires lancent un appel fort à l'endroit des autorités et les parents à se soutenir pour matérialiser l'abandon du mariage des enfants.