NETTALI.COM- L'affaire de la fille de 4 ans morte suite à sa noyade à l'hôtel Radisson Blue de Dakar a été jugée ce lundi 2 octobre 2023 par le tribunal des flagrants délits de Dakar. A l'issue du procès, les deux surveillants de la piscine Cheikh Thiaw et Mohamed Cissé ont été condamnés à  un mois ferme pour homicide involontaire. 

En prison depuis le 20 septembre 2023, Cheikh Thiaw et Mouhamed Cissé, deux agents de l'hôtel Radisson blue chargés de la surveillance de la piscine, ont face au juge du tribunal de Dakar.  Les deux surveillants sont poursuivis pour homicide involontaire. Ils sont accusés Selon les éléments de l'enquête, leur négligence a causé la noyade de la fille R. Bâ âgée de 4 ans. Celle-ci est décédée trois jours après son évacuation à l'hôpital.

A la barre, l’un des prévenus Cheikh Thiaw marié et père de deux enfants a déroulé le film du drame tout en écartant sa responsabilité.  « On était sur place au moment du drame. C'est mon coprévenu qui l'a constaté. Dès qu'il m'a avisé, j'ai extrait l'enfant de l'eau. Elle était en syncope, elle s'est noyée dans la piscine réservée aux enfants. Notre travail consiste à assurer la sécurité des baigneurs. Avant l'arrivée des secours, l'enfant était en vie. Elle est décédée trois jours après son évacuation à l'hôpital » déclare M. Thiaw.

Mohamed Cissé, toujours affecté par la disparition de son père, décédé après son arrestation n'a pas été prolixe. Il a juste soutenu la défunte avait mangé avant de rentrer dans la piscine

Pour son avocat, il s'agit d'une histoire assez douloureuse parce que ayant impliqué mort d'homme. « Ce que j'ai retenu, c'est qu'il y a au moins des diligences. Il y a un panneau qui indique la profondeur de la piscine. Lorsque la victime avait dépassé la partie réservée aux adultes, elle a été rappelée à l'ordre. C'est lors de sa deuxième tentative qu'elle s'est noyée » a souligné la robe noire qui plaide pour une application de la loi pénale.

Abondant dans le même sens, Me Serigne Ahmadou Mbengue fait savoir que le sieur Cissé est aujourd'hui dans une situation extrêmement difficile pour avoir perdu son père alors qu'il est en prison. Sur les faits, le conseil estime qu'on ne peut pas retenir la responsabilité des prévenus. «  Il y a un tableau qui indique aux parents de se prémunir d'une bouée de sauvetage où était la maman de l'enfant ? On ne peut pas imputer cette noyade à ces prévenus » a-t-il soutenu davantage. Il a demandé  une application bienveillante de la loi.

Conseil de Cheikh Thiaw,  Me Amadou Diallo a soutenu que les prévenus n'ont pas le sentiment d'avoir été négligents.« Ils l'ont sauvée, c'est pourquoi elle est décédée trois jours plus tard. Après avoir accompli leur devoir vis-à -vis de la victime, d'autres personnes sont intervenues dans la procédure. On ne peut pas, sur la base de cet événement malheureux, retenir la culpabilité des prévenus. L'employeur des prévenus a indiqué lui-même que la piscine n'est pas soumise à une obligation de surveillance. Juridiquement ils ne se reprochent rien » a martelé la défense.  Il a plaidé pour un renvoi des fins de la poursuite tandis que le parquet a demandé l'application de la loi.

Reconnus coupables d'homicide involontaire, les deux surveillants ont écopé d'un mois ferme.