NETTALI.COM - C’est un vent d’espoir et de confiance qui a soufflé hier au Palais lors de la rencontre entre le Président Macky Sall et les membres de la Conférence des leaders de Benno bokk yaakar. Des échanges de civilités ont permis de tracer la voie pour la conservation démocratique du pouvoir à l’issue de la Présidentielle de 2024 par la majorité.  Amadou Ba et Abdoulaye Daouda Diallo ont semblé avoir fumé le calumet de la paix.

Dès l’entame de la rencontre, le Macky Sall s’est lancé dans une séance d’explication pour mettre tout le monde à l’aise et dégonfler la colère de certains alliés née de leur «exclusion» de la liste des délégués régionaux chargés de collecter les parrainages pour le candidat de la majorité. Les premiers signes de désapprobation ont été émis par le Parti socialiste (Ps) et l’Alliance des forces de progrès (Afp).

A peine la séance a-t-elle été ouverte que le Président Macky Sall entame son propos par des explications sur le choix porté sur Abdoulaye Diagne du Mouvement élèves et étudiants républicains (Meer) comme délégué national au parrainage. Il motive sa décision, d’une part, par l’importance qu’il a accordé à la jeunesse et à la conscience du rôle que les jeunes doivent jouer dans ce combat. D’autre part, Macky Sall révèle vouloir éviter des querelles de leadership. Il ressort dans ses explications que s’il mettait un haut responsable à la tête de la délégation nationale, les autres pourraient le voir comme un chef et cela pourrait saper la cohésion et créer des problèmes.

Sur le même sujet, l’on rapporte que le Président Sall a reconnu que l’élaboration de la liste des délégués qui fait grincer des dents, a été faite dans la précipitation. Mais, il a promis de faire des corrections. Mieux, le chef de file de la majorité a même demandé à ce qu’on lui fasse des propositions allant dans le sens de rétablir l’équilibre. Au nom de la nécessité de maintenir l’unité du groupe. Une unité qui est le seul défi que la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) doit relever pour le triomphe de son candidat, Amadou Bâ. A ce titre, Macky Sall n’a pas de doute sur le succès du candidat. «La victoire est à portée de main», rassure-t-il. Un optimisme qu’il fonde sur l’analyse qu’il a faite : «A part deux à trois qui nous ont quittés, nous ferons face aux mêmes adversaires que nous avons toujours battu.» Au chapitre de la préparation de la Présidentielle du 25 février 2024, le Président Sall annonce la mise en place très prochaine du directoire de campagne pour le candidat de la coalition. «Bien avant, un séminaire sera organisé avec tous les leaders pour des échanges plus profonds où tout le monde prendra la parole», projette-t-il. Aussi, il envisage de recevoir les maires et les députés de la coalition pour la remise de leurs parrainages.

Amadou Ba à Abdoulaye Daouda Diallo : « Je ne ferai rien sans toi, je ne ferai rien contre toi »

A la suite du Président, c’est le candidat Amadou Bâ qui a eu l’honneur de s’adresser à ses alliés. Il a commencé par la lecture de la Charte d’engagement éthique et politique qui le lie à la coalition Bby. Comme dans une cérémonie de prestation de serment, le Premier ministre a donné beaucoup de solennité à la séance. (Voir les points de la Charte par ailleurs). L’engagement pris et validé par une acclamation, le chef du gouvernement s’est permis une longue parenthèse pour parler avec son «frère» Abdoulaye Daouda Diallo. «Ablaye, tu es un frère. Je sais que je ne suis pas plus méritant que toi, mais par chance j’ai été désigné candidat. Sois rassuré mon frère. Je ne ferai rien sans toi, je ne ferai rien contre toi». Amadou Bâ a promis au Président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) des visites fréquentes aussi bien au bureau que chez lui pour partager des repas et échanger sur toutes les questions d’ordre politique. «On va former une équipe pour travailler ensemble et gagner», s’est engagé Amadou Bâ, prenant à témoin l’assemblée. L’occasion a été très belle pour le Président Macky Sall de donner la parole à Abdoulaye Daouda Diallo pour sortir ce qu’il a dans le cœur. Cette fois-ci, le maire de Boké Dialloubé commence par appeler le Premier ministre par son nom. Et le tutoiement a sa valeur affective. «Amadou, tu es un frère. On se connaît depuis 1993 et on a partagé la même administration». Le Premier ministre sourit et acquiesce. Abdoulaye Daouda embraie : «Tu as mon soutien. Je ne ménagerai aucun effort pour une victoire au premier tour.»