NETTALI.COM- Les assises des médias sont ouvertes ce jeudi 24 août 2023 à la  Maison de la presse Babacar Touré. La cérémonie d'ouverture a été une occasion pour les jeunes reporters de dénoncer une fois de plus leurs conditions de travail. Dans le message délivré par Absatou Hann, chargée de l'organisation adjointe de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), les jeunes journalistes dénoncent entre autres le mauvais traitement salarial, les stages interminables. Ils interpellent les patrons de presse ainsi que l'Etat.

Les journalistes ont pris rendez-vous ce jeudi 24 août à la Maison de la presse pour lancer les Assises nationales des Médias. Une opportunité importante pour les techniciens de l’information de diagnostiquer les maux qui gangrènent la presse et de tenter d'y apporter des solutions. Une initiative saluée par la Convention des jeunes reporters du Sénégal qui a n'a pas fait dans la dentelle pour décrier les conditions de travail des jeunes journalistes. « Nous jeunes reporters, techniciens et journalistes, sommes fiers que les assises des médias soient enfin une réalité. Une réalité qui on l’espère va changer le difficile quotidien que nous vivons. Nous sommes souriants, joviales, nous transmettons la joie de vivre et l’information mais pour la majorité d’entre nous, nous vivons dans une précarité totale. Et oui, les apparences sont souvent trompeuses. Notre professionnalisme et notre dignité ne nous permettent pas de nous plaindre en permanence mais nous ne récoltons pratiquement rien des graines que nous semons" a d'emblée déclaré Absatou Hann qui portait la voix de ses confrères.

Elle es revenue longtemps sur les maux dont souffrent ses jeunes confrères. « Dans certaines rédactions, pas toutes bien heureusement, les jeunes reporters sont soumis à des stages interminables, nous ne bénéficions ni de prime de transport, ni d’indemnités pour l’alimentation, un salaire n’en parlons même pas. Et ceux d’entre nous qui en perçoivent sont sous payés par rapport aux immenses tâches que nous faisons quotidiennement » dit-elle.

Malgré la passion que les journalistes ont du métier, ils réclament depuis plusieurs années l’amélioration de la condition des jeunes reporters, cameraman et techniciens des médias et le respect de la loi et des conventions collectives.

Dans la même veine, la chargée de l'organisation adjointe de la CJRS a relevé qu’ils leurs manquent des soutiens dans cette lutte à savoir celui de l’État, des patrons de presse et surtout leur ferme volonté d’aider des jeunes talentueux, professionnels, dignes et valeureux à vivre à la sueur de leurs fronts.

C'est  pourquoi  les jeunes reporters sollicitent que les patrons de presse, mettent des moyens de production conséquents à la disposition des journalistes . « Il nous est souvent reproché de ne faire que des comptes-rendus, des sujets aériens qui ne vont pas en profondeur, qui ne crèvent pas l’abcès afin qu’ils puissent faire des sujets un peu plus fouillés dans toutes les régions du Sénégal car le pays dispose d’une diversité qui offrent des sujets riches mais malheureusement inexplorés ou presque » dit-elle

Cependant, en vue de l'amélioration de leurs conditions, les jeunes journalistes ont fait des propositions. « De ces assises nationales des Médias, nous, jeunes professionnels des médias, attendons que la loi portant encadrement des stages soit respectée dans toute sa rigueur. Qu’un terme soit mis aux contrats de prestation dans le monde de la presse » dit-elle rappelant que « les spécialistes du droit du travail s'accordent à dire que ce n'est pas conforme à la législation ».

Les jeunes reporters souhaitent également l’amélioration des conditions de travail des Journalistes correspondants qui sont la plupart des pigistes et que les jeunes professionnels des médias aient des contrats décents, légalement enregistrés et des cotisations sociales à jour qui leur garantissent entre autres une pension de retraite.

Les jeunes professionnels des médias veulent un accès aux soins quand ils tombent malades. L'accès à un logement fait partie des doléances des jeunes journalistes.

Aussi améliorer leur sort, la CJRS espère que l'État va veiller à la révision de la condition des jeunes reporters, cameraman et techniciens de médias, au respect de la loi et des conventions. L'organisation invite aussi l'état à apporter le soutien nécessaire aux entreprises de presse qui se conforment à la législation.

Aux patron de presse, Absatou Hann de marteler : « qu’ils nous reconnaissent en tant que principaux fournisseurs de la matière première de notre métier et dans ce sens qu’ils nous mettent dans des conditions de travail optimales. Non sans espérer qu’au sortir de ces assises nationales des médias, des solutions concrètes seront trouvées aux problèmes des jeunes reporters cameraman et techniciens de médias et que les difficiles conditions de travail seront un mauvais et lointain souvenir ».