NETTALI.COM - Birame Soulèye Diop de Pastef est libre après quelques jours passés en prison. Une libération obtenue grâce à la détermination de ses collègues députés qui ont mis sur la table des vices de forme soulignés par son avocat. 

Convoqués ce jeudi, les députés doivent se réunir en plénière pour examiner la loi sur le Pôle judiciaire financier (Pjf) qui doit remplacer la très contestée Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei). Les parlementaires devront aussi se pencher sur les modifications de la loi sur le parrainage. Seulement, la plénière de ce jeudi était sérieusement menacée. Les députés de Yewwi askan wi étaient décidés à s'opposer à la tenue de la séance si le président de leur groupe parlementaire, Birame Soulèye Diop, n'était pas libéré.

Arrêté le 5 juillet dernier pour des propos tenus lors d'une conférence de presse de Yewwi askan wi, l'administrateur de Pastef avait été placé en garde avant d'être inculpé et placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction.  Il était notamment poursuivi pour offense au chef de l’Etat. Mais pour son avocat, cette arrestation est une violation des droits de Birame Soulèye Diop.

A en croire Me Moussa Sarr, son client ne peut être arrêté et poursuivi sans la levée de son immunité parlementaire sauf en cas de flagrants délits. Or, le juge n'a pas envoyé le président du groupe Yewwi en flagrants délits. Il l'a envoyé plutôt en instruction. Un vice de forme qui a poussé l'avocat à saisir la chambre d'accusation pour obtenir la libération immédiate de son client.

C'est aussi cet argument que les députés ont mis sur la table. Mardi dernier, ils ont profité d'une réunion de la commission des Lois devant le ministre de la Justice pour demander la libération de leur collègue. "A l'unanimité, tous les députés présents en commission ont demandé la libération de Birame Soulèye", confie un parlementaire.

Mieux, 49 députés de Yewwi askan wi et de Wallu Sénégal ont signé une proposition de résolution qui devait être présentée en plénière ce jeudi. Objectif : exiger la libération de Birame Soulèye Diop avant l'ouverture des travaux à l’Assemblée. "Ils allaient nous envoyer les gendarmes ou nous expulser de la salle. Mais nous étions décidés à bloquer l'Assemblée nationale si notre collègue n'était pas libéré", souffle un député membre de Yewwi. "Nous avons plaidé sa cause parce que nous sommes avant tout  des parlementaires. Certes, il a fait une erreur, un dérapage  qui aurait pu causer la discorde entre le Sénégal et la Côte d'Ivoire. Cependant, il a reconnu son erreur et a eu la grandeur de s'excuser.  Alors, je crois qu'on doit traiter cette affaire en relation avec ces faits. C'est vrai qu'il est un  adversaire politique, mais il est  d'une très grande loyauté. Il est un homme responsable, courtois. Sans oublier que nous formons un duo. On a eu à résoudre beaucoup de problèmes dans la concertation et la négociation. C'est pourquoi,  nous avons formulé une demande générale  auprès du garde des Sceaux. Nous l'invitons à porter le message  auprès du chef de l'État Macky Sall", avait déclaré, pour sa part, le président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakaar, El Hadji Oumar Youm, par ailleurs avocat de formation.

Finalement, les députés ont eu gain de cause avec la libération de Birame Soulèye Diop. Ce qui permettra à l’Assemblée nationale de pouvoir se pencher demain jeudi sur la loi sur le Pôle judiciaire financier et sur les modifications concernant le parrainage.