NETTALI.COM - Une troisième nuit de violences a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, après la mort du jeune Nahel dans un contrôle routier à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. À Paris, mais aussi à Lille, Rouen, Poitiers ou Marseille, les tensions ont duré une grande partie de la nuit.

Pour la troisième nuit consécutive, des tensions ont éclaté un peu partout en France, en réaction à la mort de Nahel, 17 ans, dans un contrôle routier à Nanterre. Après la mise en examen pour homicide volontaire et le placement en détention provisoire de l’auteur du tir, et après une marche blanche qui a réuni 6 200 personnes selon la préfecture, les violences ont pris le pas. Dès jeudi après-midi, les autorités annonçaient que 19 personnes avaient été interpellées à Nanterre en marge de cette marche.

Au total, selon le ministre de l'Intérieur, 667 personnes ont été interpellées dans toute la France dans la nuit de jeudi à vendredi. Par ailleurs, 39 locaux de la police nationale, 24 locaux de la police municiale, 16 casernes de gendarmerie ont été attaqués, d'après le décompte de la Place Beauveau, ainsi que 119 bâtiments publics (dont 34 mairies et 28 écoles).

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L'Élysée a annoncé qu'Emmanuel Macron allait présider une nouvelle cellule de crise interministérielle ce vendredi à 13h. Il pourrait, pour cela, écourter son déplacement à Bruxelles. Une première réunion avec les ministres concernés avait eu lieu jeudi matin.

242 personnes interpellées en Île-de-France

En Île-de-France, trois villes avaient mis en place un couvre-feu : Clamart dans les Hauts-de-Seine, Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne) et Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis). Ailleurs, "quasiment toutes les communes" de Seine-Saint-Denis ont été touchées selon une source policière, avec de nombreux pillages dans des centres commerciaux, notamment à Drancy où les émeutiers ont utilisé un camion pour forcer l’entrée d’un centre commercial.

Mais c’est Nanterre, la ville où le jeune Nahel est mort, qui reste l’épicentre des violences : une agence bancaire y a été incendiée, des bâtiments publics, des écoles et un centre des impôts y ont été pris pour cible. En revanche, en dehors de Nanterre, selon une source du gouvernement, les violences ont été "moindres qu’attendues". En Seine-et-Marne, plusieurs villes ont dû tenter d’empêcher des "tentatives d’intrusion dans les commissariats", à Meaux et Villeparisis notamment.

Le coeur de Paris a également été visé : au moins deux boutiques ont été vandalisées dans le quartier des Halles. Plus en périphérie, des voitures ont été incendiées le long du tramway, entre la Porte de Vanves et la Cité internationale universitaire, dans le 14e arrondissement. Au total, à Paris et en petite couronne, 242 personnes ont été interpellées dans la nuit, selon un comptage de la préfecture de police de Paris

Des commissariats, des théâtres, des transports touchés dans plusieurs villes

Mais Paris et la petite couronne n’ont pas été le seul lieu de tensions : bien d’autres villes en France : dans le Nord, la mairie d’Halluin, près de Lille, a été incendiée dans la nuit, selon France Bleu Nord. À Roubaix également, un hôtel a pris feu, suite à un départ d’incendie dans un commerce au rez-de-chaussée. En centre-ville de Lille, le théâtre du Colisée a vu de nombreuses vitres brisées, et un centre social a été incendié.

En Normandie, des affrontements ont éclaté autour de Rouen notamment : à Maromme, selon France Bleu Normandie, un appartement a pris feu après un tir de mortier – mais il n’y a pas eu de blessé. D’autres quartiers ont été touchés par des feux et des tirs de mortiers, et au Havre, des poubelles ont été incendiées.

À Nantes, selon le conseiller régional Stéphane Gachet, "une petite dizaine d'individus masqués et dotés de barres de fer et masques à oxygène ont stoppé un busway, demandé aux passagers de descendre puis l'ont incendié". A Metz, le maire a fait état de dégradations dans une salle de concert, dans laquelle une trentaine d’individus ont fait irruption. À Pau, "le bureau de police situé au pôle Laherrère à Pau a été visé par un cocktail Molotov" selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.

Selon les informations des locales du réseau France Bleu, des tensions et des affrontements ont été constatés également à Marseille, Poitiers, Amiens, Reims, Charleville-Mézières, Strasbourg, Nîmes ou Annecy.