NETTALI.COM- L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye n’est pas satisfait du bilan de Macky Sall. Selon lui, ce dernier n’a rien réalisé au Sénégal que quelques infrastructures.

Le bilan de Macky Sall de 2012 à aujourd’hui n’est pas élogieux. C’est l’avis de Abdoul Mbaye, leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT), invité du Jury du dimanche. Donnant sa lecture de la situation politique, économique et sociale du pays, il souligne que « c’est un recul, une stagnation ». A l’en croire « quelques petits progrès en terme d’infrastructures ont été notés. Mais malheureusement, ce n’est pas l’infrastructure qui fait le développement. Ce sont peut-être quelques signes qui peuvent être présentés comme des prétextes pour pouvoir être réélus, mais ce n’est pas ça le développement ».

D’après lui, il faut reconnaître quand même à la décharge du Gouvernement, il y’a eu quelques événements de nature externe qui n’ont pas arrangé les choses. Mais, souligne-t-il : « bien gérer c’est également pouvoir se prémunir contre certains risques. Mais la situation d’aujourd’hui est celle d’une importante dégradation du pouvoir d’achat des populations sénégalaises. Une étude révèle que le Sénégal est le pays le plus cher d’Afrique. Je ne sais pas si vous vous en rendez compte. On a appauvri la population sénégalaise. Nous avons une perte de pouvoir d’achat par une inflation extrêmement élevée. La hausse des prix est terrible et ils n’ont pas la solution ».

Poursuivant ses explications, il indique que le deuxième échec est la capacité d’intervention de l’Etat qui est épuisée par l’importance du déficit du budget. On est à plus de 1000 milliards. A son avis, ce qu’il faut savoir, c’est que le budget a été adopté avec un déficit de 1045 milliards. Ce qui, à ses yeux, est énorme. C’est, persiste-t-il, « au-delà des normes communautaires. » « Normalement dans un pays bien organisé quand on réduit le taux de croissance, on revoit les grandes lignes du budget. Moins de croissance, c’est moins de recettes et c’est plus de déficit. Nous sommes aujourd’hui dans un déficit encore plus important que celui qui avait été annoncé »,  regrette-t-il.

Et de poursuivre son argumentaire : « il y a aussi le taux d’endettement de notre pays qui est excessif. On est à plus de 70% c’est-à-dire au-delà de la norme communautaire et on n’a plus de marge de manœuvre malheureusement. Ces éléments financiers sont aussi le reflet d’une catastrophe économique par la production ».