NETTALI.COM- « Les organisations de défense des droits humains doivent indexer l’Etat, mais aussi les acteurs politiques qui sont sources de violence ». C’est la conviction du ministre porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, qui ne comprend pas que l’Etat soit seul au banc des accusés dans les rapports de ces organisations.

Invité de l’émission « Jury du dimanche », le porte-parole du gouvernement a été interpellé sur le rapport d’Amnesty international sur l’état de droit au Sénégal. A son avis, même si l’Etat est garant de la question de la liberté, la responsabilité des acteurs politiques doit être dénoncée dans les rapports. Car, argue-t-il, « nous avons traversé une année où beaucoup de membres de l’opposition ont appelé la population surtout à la population sénégalaise à user de la violence. Nous avons connu une année où beaucoup d’acteurs médiatiques sont allés au-delà de leur rôle de journaliste. Nous avons vu cette semaine des publications sur les réseaux sociaux où on a menacé des juges et donné des numéros de téléphone d’autorités politiques et judiciaires. » Aussi regrette-t-il qu’Amnesty international n’ait pas parlé de ces sujets.

« La question de la liberté, la question de la justice n’est pas seulement un fait qui incombe à l’Etat. Il a certes une responsabilité mais de l'autre côté nous avons des acteurs politiques qui sont sources de violence. Je suis d’accord que ces rapports parlent de l’Etat mais ils doivent aussi indexer ceux qui appellent à la violence, ceux qui menacent sur les réseaux sociaux », déclare le ministre du Commerce.

Sur la question des interdictions des marches, le porte-parole du Gouvernement relève : « le droit de manifester on le concilie avec d’autres droits. C’est la liberté des personnes. C’est la quiétude des gens. C’est de préserver les biens d’autrui. Notre rôle ce n’est pas de favoriser un tel ou un tel. Notre rôle c’est de faire en sorte que le Sénégalais qui veut manifester sans entraver la liberté des autres puisse manifester. »

Et d’ajouter : « quand vous voulez manifester et que dans les enquêtes de police ou de préfecture on remarque que vous avez des cocktails molotov pour aller s’attaquer à des édifices publiques, des stations privées, à des magasins de grande surface… mais on l’interdit. Sans ordre public, il n’y a pas de commerce. Sans ordre public il n’y a pas d’école. Donc, notre premier rôle est de préserver l’ordre public. Chaque fois sur les réseaux sociaux, sur les plateaux de télévision vous entendez des leaders de l’opposition appeler à tuer des hommes politiques. Ce n’est pas la tradition que nous connaissons au Sénégal. »

L’invité de JDD n’a pas manqué de critiquer la société civile. « Au-delà des réseaux sociaux vous avez noté beaucoup d'activismes de la part des gens de la société civile qui prennent des positions toujours partisanes sur une ligne. Alors que la société civile doit être au centre du jeu. Elle doit être équidistante. Elle doit avoir une position équilibrée. Mais nous avons une société civile qui ne fait que taper sur la table et taper sur la majorité. C’est pourquoi on peut ne pas avoir confiance à cette société civile qui s’égare, qui s’éloigne de son rôle », accuse M. Fofana.