NETTALI.COM - Au moins une quarantaine de migrants, dont un nouveau-né de quelques mois, sont morts après le naufrage à l'aube de leur embarcation non loin de la ville italienne de Crotone, en Calabre, dans le sud de l’Italie, ont indiqué dimanche les gardes-côtes italiens.

Au moins une quarantaine de personnes, dont un nouveau-né de quelques mois, sont mortes dans le naufrage d’un bateau transportant des migrants, près des côtes italiennes, ont annoncé, dimanche 26 janvier, les gardes-côtes italiens. Le naufrage a eu lieu non loin de la ville de Crotone, en Calabre (sud), à l’aube.

"À l'heure actuelle, 80 personnes ont été récupérées en vie, dont certaines ont réussi à rejoindre le rivage après le naufrage, et 43 cadavres ont été retrouvés le long du littoral", indique un communiqué des gardes-côtes publié en fin de matinée.

"La Calabre est en deuil"

"Des dizaines et des dizaines de morts noyés, dont des enfants, beaucoup de disparus. La Calabre est en deuil pour cette terrible tragédie", a déploré dans un communiqué Roberto Occhiuto, président de la région.

Les pompiers italiens ont confirmé sur Twitter avoir récupéré 28 corps, tandis que trois autres auraient été entraînés plus loin par les courants maritimes, depuis l'embarcation qui, selon les médias italiens, contenait 150 à 250 personnes. Par ailleurs, une quarantaine de personnes ont été secourues, selon les pompiers.

Selon les gardes-côtes, l'embarcation transportait environ 120 personnes et s'est brisée sur les rochers à quelques mètres de la côte, les pompiers évoquant "plus de 200 personnes" à bord de l'embarcation.

Des images de la police italienne montrent des débris de bois disséminés sur une centaine de mètres de la plage, où se trouvaient de nombreux secouristes et des rescapés en attente de leur transfert dans un centre d'accueil.

La traversée la plus périlleuse au monde pour les migrants

Faisant part de sa "profonde douleur", la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni a jugé dans un communiqué "criminel de mettre en mer une embarcation de 20 mètres à peine avec 200 personnes à bord et une mauvaise prévision météo".

"Le gouvernement est engagé à empêcher les départs, et avec eux ce genre de tragédie, et continuera à le faire, exigeant avant tout la plus grande collaboration des États de départ et d'origine", a-t-elle assuré.

Ce nouveau naufrage survient quelques jours à peine après l'adoption par le Parlement de nouvelles règles controversées du gouvernement dominé par l'extrême droite sur le sauvetage des migrants.

Giorgia Meloni, dirigeante du parti Fratelli d'Italia (FDI, extrême droite), avait pris la tête d'un exécutif de coalition en octobre après avoir promis de réduire le nombre de migrants arrivant en Italie.

La nouvelle loi oblige les navires humanitaires à effectuer un seul sauvetage à la fois ce qui, selon les critiques, augmente le risque de décès en Méditerranée centrale dont la traversée est considérée comme la plus périlleuse au monde pour les migrants.

Le gouvernement veut "lutter fermement" contre l'immigration clandestine

Pour le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi, cette "tragédie (...) démontre comment il est absolument nécessaire de lutter fermement contre les filières de l'immigration clandestine".

La situation géographique de l'Italie en fait une destination de choix pour les demandeurs d'asile qui passent de l'Afrique du Nord à l'Europe, et Rome se plaint depuis longtemps du nombre d'arrivées sur son territoire.

Selon le ministère de l'Intérieur, près de 14 000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l'année, contre environ 5 200 durant la même période l'an dernier et 4 200 en 2021.

Les ONG ne transportent pourtant qu'un faible pourcentage des migrants souhaitant arriver en Europe, la plupart étant sauvés par des navires de la garde côtière ou de la marine.

Le gouvernement accuse cependant les ONG de stimuler par leur action les arrivées de migrants et d'encourager les trafiquants.

"Les personnes en mer doivent être sauvées quel que soit le coût, sans pénaliser ceux qui les aident", a réagi dimanche sur Twitter Carlo Calenda, ex-ministre et chef du parti centriste Azione.

"C'est humainement inacceptable et incompréhensible, pourquoi on est là à assister à des tragédies évitables", a écrit pour sa part Médecins sans frontières (MSF) sur Twitter.

Avec AFP