NETTALI.COM - Africtivistes condamne les propos du président tunisien Kaïs Saïed. C'est en tout cas ce qui ressort d'un communiqué reçu vendredi 24 février à Nettali.com.

«il existe un plan criminel pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie, et certains individus ont reçu de grosses sommes d’argent pour donner la résidence à des migrants subsahariens», avait tantôt déclaré le président Tunisien. Il n y a pas que cela puisque, lors d’un conseil de sécurité nationale sur le sujet, M. Saïd a aussi décrit les subsahariens établis dans son pays comme des «hordes de migrants clandestins» qui sont à l’origine de «violence, de crimes et d’actes inacceptables» en Tunisie.

Celui-ci a aussi insisté sur la nécessité de mettre rapidement fin à cette immigration, la considérant comme une volonté de faire de la Tunisie seulement un pays d’Afrique et non pas un mem­bre du monde arabe et islamique.

Des propos jugés "haineux et racistes" par Africativistes, estimant qu'ils viennent "entacher la dignité et l’intégrité de tout migrant dont les droits et libertés doivent être respectés et préservés puisqu'ils tirent d’ailleurs leurs fondements dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui garantit solennellement l’égalité entre les individus et le principe de non-discrimination".

"Ce discours dangereux du Président tunisien est par ailleurs source de désintégration des peuples africains unis par l’histoire, l’espace géographique et qui se sont construits au fil des années à travers un métissage culturel, ethnique, et linguistique. Ces propos contredisent et violent les principes d'intégration
africaine prônés par l'UA dont la Tunisie est membre", ajoute le communiqué.

"Nous estimons que la sortie du Président tunisien doit être condamnée par tous les Etats africains et les institutions africaines. Kaïs Saïed doit être rappelé à l’ordre afin que cela serve d’exemple à toutes les personnes qui veulent diviser l’Afrique à travers des discours racistes et haineux" peut-on également lire dans la note.

L’organisation réclame ainsi des excuses publiques et exige de la Tunisie 'le respect des textes et conventions internationales sur les droits de l’Homme et les droits des migrants" et invite "les partis politiques tunisiens nationalistes, les acteurs des médias, bref tous les acteurs de l'espace public, à mettre en avant l’humanité et l’acceptation de l’autre dans leurs différentes actions".

Aussi, invite-t-elle "l’Union africaine (Ua), conformément à sa vision "d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène internationale ", à interpeller directement le Président tunisien sur la question".