NETTALI.COM - L’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) est à fond dans l'enquête sur l’affaire des 805 Kg de cocaïne saisis dimanche dernier par la marine. Plusieurs domiciles ont été perquisitionnés à Dakar, notamment celui de la 3e épouse du cerveau gambien du cartel et celui du capitaine du navire…

Après avoir hérité lundi dernier de l’affaire de la saisie des 805 Kg de cocaïne saisis à 335 Km des côtes sénégalaises par la marine nationale, les enquêteurs de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) continuent de poser des actes majeurs pour élucider cette nébuleuse affaire de trafic de drogue dure convoyée par un navire battant pavillon gambien et qui avait pour destination finale le port de Banjul.

Après avoir posé les jalons d’une synergie d’actions pour mener à bien cette enquête avec leurs collègues de la Gambie et d’Interpol, les enquêteurs de l’Ocrtis ont fait, vendredi, un pas supplémentaire et pas des moindres. Il s’agit d’une série de perquisitions effectuées à Dakar dans deux domiciles distincts supposés appartenir, ou être occupés par des acteurs de ce cartel. C’est d’abord le domicile de la 3e épouse du cerveau gambien de cette mafia qui a été passé au peigne fin par les enquêteurs de l’Ocrtis. La maîtresse des lieux, de nationalité sénégalaise, avait, selon des sources concordantes, été interpellée pour nécessités d’enquête le lendemain de l’arraisonnement au quai 4 de la marine nationale, du chalutier gambien, immatriculé : 06724234, à l’enseigne «Mansini Sonko Faye».

Son interpellation, qui n’a pas été suivie d’arrestation, faisait suite à l’établissement d’un lien matrimonial entre elle et son époux, Assan Sulayman Faye, dépeint comme étant le cerveau présumé de ce cartel de narcotrafiquants ayant des ramifications en Amérique latine. A la suite de cette descente inopinée, les éléments opérationnels ont débarqué cette fois au domicile du commandant du navire, Salifu David Narh. De nationalité ghanéenne, Salifu s’était établie au Sénégal et vivait à Dakar depuis plusieurs années. En sa présence, son domicile sera perquisitionné de fond en comble par la police «qui a opéré sur instruction du Procureur de la république», renseignent des sources concordantes du côté du temple de Thémis.

Conjointement à cette série de perquisitions, les hommes du commissaire Sène ont réactivé le volet de la coopération internationale de police. Banjul est relancée à travers l’Agence policière anti-drogue saisie officiellement pour dérouler la traque contre le principal suspect en cavale, Assan S. Gaye, procéder à son arrestation, ainsi qu’à celle de tout suspect ciblé dans ce trafic international de cocaïne en territoire gambien.

Une tâche loin d’être évidente, selon des sources judiciaires spécialisées dans ce type de traque à l’international. A les en croire, la difficulté pour mettre le grappin sur le Capo gambien réside dans lE fait que l’homme, en plus d’être plein aux as, est très influent dans son pays où, précisent nos interlocuteurs, «l’une de ses épouses est une haute autorité du milieu judiciaire gambien».

En attendant à Dakar, la garde à vue se poursuit pour le commandant du navire, Salifu D. Sahr et les membres de son équipage, dont l’Italien, Cire D'Anna. Cet Européen natif de Napoli, où il a vu le jour en février 1962, passe pour le représentant du cartel en Gambie. A ce stade de l’enquête, les enquêteurs sont fixés sur les caractéristiques des 27 sacs renfermant les substances prohibées de couleur blanche, bleue, marron, revenus positifs à la cocaïne.