NETTALI.COM - Accusé de complot dans l’affaire Sweet Beauty par Ousmane Sonko, l’ex-procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, est sorti de sa réserve. Face à la presse, il a réfuté toutes les accusations portées contre lui.

C’est un Serigne Bassirou Guèye très en verve qui a fait face à la presse, ce jeudi 26 janvier 2023 pour répondre aux multiples attaques d'Ousmane Sonko. L’ancien procureur de la République, accusé de complot dans l’affaire Sweet Beauty par le leader de Pastef, dit s’être tu pendant deux ans pour plusieurs raisons. D’emblée, il commence par narguer son accusateur.

«Le premier moyen de défense des opposants en maille à pâtir avec la justice, et c’est dans tous les pays, c’est d’accuser l’Etat à qui on reproche d’utiliser le procureur», déclare-t-il, avant d’expliquer les raisons de son silence et de sa sortie.

«Je me suis dit que ce n’était pas la peine en plus le dossier était en instruction. Mon éducation et la formation reçues, ne me permettent pas d’accabler une personne qui est en difficulté malgré ses accusations. Je suis habitué aux attaques comme tous mes prédécesseurs. Etant donné que j’ai de la famille, des amis, et  par respect pour eux, je me suis dit qu’il était temps d’éclairer l’opinion », justifie l’ancien parquetier.

Ces précisions faites, l’actuel président de l’Ofnac s’est mis à démonter une à une les accusations portées contre lui. « Tout ce dont il m’accuse, est faux. Il m’accuse d’avoir falsifié le procès-verbal en enlevant tout ce qui pouvait le décharger. Il m’accuse de comploter avec d’autres autorités et d’ajouter des photos pour le charger davantage. Tout cela est faux », martèle-t-il.

« Ousmane Sonko a dit que j’avais dit aux enquêteurs de l’arrêter. Heureusement que c’est après les faits à Sweet Beauty et  j’affirme que c’était impossible qu’il soit arrêté, puisque je n’avais pas choisi la voie de la flagrance, mais plutôt celle de l’enquête préliminaire. Il était député et il fallait lever son immunité parlementaire. Je n'allais pas violer la loi », soutient l’ex-parquetier.

Sur le complot, Serigne Bassirou Guèye rappelle que le maire de Ziguinchor ne s’est pas limité à l’accuser, mais aussi a visé le Commandant de la Section de Recherches, le Général Moussa Fall, les ministres de l’Intérieur et de la Justice et même le président de la République. «Comment  a-t-il pu s’en tirer si toutes ces autorités ont comploté contre lui ?», s'interroge-t-il ? « Depuis deux ans, je suis insulté et injurié. J’interpelle Ousmane Sonko. Si vous avez été manipulé vous devez reconnaître votre tort puisque vous parlez d’éthique », fulmine-t-il

Sur la falsification du Pv, M. Guèye rappelle que le patriote en chef dit s’être basé sur un rapport de la gendarme suite à une enquête interne. « Si tant est que ce rapport existait, moi je n’ai pas été entendu. Pourquoi il ne donne pas la réponse du Commandant Mbengue », déclare-t-il non sans lancer des piques au Capitaine Touré. « Sonko doit avoir du respect pour lui-même, mais il accuse injustement un homme qui a servi pendant 24 ans sans blâme. Comment il peut me comparer et prendre comme témoin quelqu’un qui a des fuites de mémoire », soutient Serigne Bassirou Guèye. Lequel affirme que Sidy Mouhamed Mbaye n’a jamais déchargé Ousmane Sonko contrairement aux allégations de ce dernier qu’il a encore nargué en ces termes : « lorsque Adji Sarr lui a parlé du viol, elle ne vous a pas cherché, ni dans une mosquée ou zawiya ou à l’école de vos enfants, mais plutôt à Sweet Beauty »

Quid des photos qu’il aurait ajoutées dans le dossier ? «C’est faux. Le rapport de la gendarmerie n’a pas parlé des photos. Comment peut-on savoir que je les ai prises dans internet alors qu’il dit ne les avoir jamais vues ?», se défend M. Guèye. Il réfute les allégations selon lesquelles les photos ont été jointes pour charger Ndèye Khady Ndiaye et mieux ferrer Sonko. « De telles allégations ne sauraient prospérer puisque Ndèye Khady Ndiaye n’a été inculpée, ni renvoyées devant la chambre criminelle pour proxénétisme».

Serigne Bassirou Guèye de dire que le Procès verbal dont il dispose, est d'ailleurs moins répressif que celui brandi par Sonko. La preuve, selon lui, que s'il ne l'a pas déchargé, il ne l'a pas chargé.