NETTALI.COM- « L’éducation à la paix ne doit plus être un simple slogan, mais elle doit être  intégrée dans les curricula aussi bien des écoles publiques, à tous les niveaux. » Telle est l'une des recommandations faites par le khalife général des Tidiane, Serigne Mbaye Sy Mansour. C'est lors du troisième Forum régional de la CEDEAO sur l’éducation à la paix par le dialogue intra et interreligieux ouvert ce jeudi 27 octobre 2022, au Togo. 

Le troisième Forum régional de la CEDEAO sur l’éducation à la paix par le dialogue intra et interreligieux se tient présentement à Lomé, au Togo. Le khalife général des Tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour, représenté par son neveu Abdoul Aziz Diop et le professeur Abdoul Aziz Kébé, a, « exhorté les États et les communautés à accorder l’importance qui sied à ces fora, et surtout à traduire les conclusions et recommandations en actes bénéfiques et durables pour les sociétés. »

C’est pourquoi, dans son message lu par le professeur Kébé, il a fait quatre recommandations. La première, il souhaite « des restitutions nationales de ces rencontres, avec les parties prenantes significatives : les académies militaires, les universités, les foyers religieux, les médias et organisations de jeunesse. »

Pour la seconde, le khalife des tidianes incite également à « travailler pour que l’éducation à la paix ne soit plus un simple slogan, mais soit intégrée dans les curricula aussi bien des écoles publiques, à tous les niveaux, que des centres d’éducation communautaires, et même des associations sportives et culturelles. »

La troisième recommandation est relative à « l’instauration de cellules nationales pour l’éducation à la paix, au dialogue et à la cohésion sociale, avec un agenda précis de dissémination, avec obligation de reporting à la CEDEAO.» En fin, le religieux préconise « la création d’une entité sous régionale regroupant les autorités religieuses et communautaires. » Une telle entité, justifie Serigne Mbaye Sy Mansour, « pourrait anticiper sur certaines difficultés, jouer le rôle de régulateur et le cas échéant de médiateur, dans un cadre communautaire, en parfaite entente avec la CEDEAO. » « L’éducation à la paix, au dialogue, à la cohésion sociale est une exigence de notre temps. Et nous sommes les seuls comptables de notre temps », insiste le Khalife.

Selon qui, « notre monde souffre du déficit d’humanité, à cause des identités exacerbées, ce qui nous éloigne les uns des autres. » Aussi, le khalife a-t-il donné en exemple le Sénégal avec le dialogue islamo-chrétien. A ce propos, il a relevé que « les autorités religieuses ont vivifié tant et si bien que la cordialité sociale entre chrétiens et musulmans, est dans notre Adn. » « Cela a impacté les citoyens avec des organisations comme le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (CUDIS), regroupement de l’essentiel des sensibilités religieuses du pays, qui œuvre en parfaite harmonie avec l’église, sur toute question d’intérêt général relative à la préservation de la paix, de la stabilité et de la cohésion sociale, dans un élan de vivre ensemble. Ce précieux legs est à préserver », se réjouit-il. Et d’ajouter que « c’est cette même dynamique qui a conduit le Forum de la jeunesse musulmane à organiser chaque année un Forum national sur la paix et la cohésion sociale, la prochaine rencontre est pour le 12 novembre, in shallah. C’est aussi ce qui motive le colloque annuel sur le même sujet, organisé par la Fondation Konrad Adenauer, en relation avec l’UCAD et les foyers religieux, les églises et les autorités des autres religions, y compris les juifs. »

Convoquant l’histoire, il rappelle que c’est cet esprit d’humanité qui avait conduit Serigne Babacar SY le Khalife général des Tidianes de l’époque, « à soutenir le catholique Senghor en concert avec les différents guides musulmans, parmi eux, le Khalife des Mourides Serigne Falilou Mbacké et le Doyen de la famille Omarienne, Thierno Saïdou Tall. » « Lorsqu’on l’interrogea sur le sens de ce choix, il répondit: on ne me demande pas d’élire un imam mais d’élire un président de la République. », souligne le khalife dans son message.