NETTALI.COM - La décision du Premier ministre Amadou Ba de ne procéder à sa déclaration de politique générale qu’après le vote du budget passe mal auprès des députés du groupe parlementaire Libertés, Démocratie et Changement. Les libéraux exigent qu’il le fasse e et vilipendent le projet du budget 2023 qui, selon eux, va accélérer la dégradation de la situation économique du pays.

«Pour le groupe parlementaire Libertés, Démocratie et Changement, il ne doit pas y avoir d’examen et de vote du budget sans au préalable la déclaration de politique générale du Premier ministre Amadou Ba», déclarent les députés de la grande coalition Wallu Sénégal. Ils viennent de terminer un séminaire dont l’objectif était d’analyser et passer en revue le projet de budget 2023 avant la session budgétaire qui démarrera le mardi 25 octobre 2022. Ils exigent « que le Premier ministre Amadou Ba se présente sans délai à l’Assemblée nationale et ce, avant l’ouverture du débat sur le budget».

Selon les libéraux, la décision du chef du gouvernement de programmer sa déclaration de politique générale au mois de décembre, après le vote du budget, est une «dérobade inacceptable », qui «s’explique par le fait qu’Amadou Ba, ancien ministre de l’Économie et des Finances de 2013 à 2019, est le principal responsable de la crise économique et financière actuelle, puisque c’est lui, estiment les libéraux, qui a surendetté le Sénégal, si bien qu’aujourd’hui, nos ressources financières sont affectées en priorité au paiement du service de la dette plutôt qu’au financement des dépenses sociales devant soulager les Sénégalais et au règlement de la dette intérieure ».

Les députés du groupe parlementaire Libertés, Démocratie et Changement de fulminer : «Ce comportement antirépublicain démontre un manque de considération totale pour les institutions de la République et plus particulièrement pour l’Assemblée nationale, de respect pour le peuple sénégalais et pour les bailleurs de fonds. Compte tenu de la crise économique sans précédent qui frappe le Sénégal et, à l’instar du Premier ministre français actuel, il aurait dû se présenter à l’Assemblée nationale avant l’examen du projet de budget 2023 ». Au lieu de cela, poursuivent-ils, «le Premier ministre Amadou Ba a décidé de fuir ses responsabilités d’homme d’État, en refusant de se présenter à l’Assemblée nationale avant l’examen du projet de budget 2023, comme l’y engage d’ailleurs la Constitution en son article 55. L’objectif étant, clairement, de définir les orientations économiques et sociales du gouvernement issu des dernières élections législatives et sur lesquelles doit s’adosser la loi de finances 2023 ».

Vers un vote tendu du budget

Un projet de budget 2023 qu’ils vouent aux gémonies. En effet, les collaborateurs de Me Abdoulaye Wade soulignent clairement que «le budget 2023 ne fera qu’accélérer la dégradation de la situation économique et sociale de notre pays, en plongeant un peu plus dans la précarité et la pauvreté des millions de Sénégalais ». À leurs yeux, «aucune mesure pertinente n’est envisagée pour s’attaquer à l’augmentation fulgurante des prix des denrées de première nécessité, pour renforcer le pouvoir d’achat des ménages, pour s’attaquer aux prix insoutenables des loyers, pour mettre fin aux coupures d’eau, pour payer les arriérés de l’État dus aux entreprises et opérateurs économiques, pour régler définitivement les crises qui secouent les secteurs de l’éducation et de la santé, pour soulager les paysans victimes de l’échec des dernières campagnes agricoles, pour lutter contre le chômage endémique des jeunes et pour lutter efficacement contre les inondations». C’est pourquoi, martèlent-ils, "annoncer un budget de 6 400 milliards de francs CFA n’a aucun sens, si les objectifs dudit budget ne sont pas alignés avec les attentes légitimes des populations’’.