NETTALI.COM -  Comme il l'avait laissé entrevoir, à plusieurs reprises, le président la République, Macky Sall, est favorable à une loi d'amnistie qui profiterait à Karim Wade, Khalifa Sall et Cie. Il a donné des instructions dans ce sens, en conseil des ministres.

"Abordant la consolidation du dialogue national et l’ouverture politique, le Président de la République demande au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, d’examiner, dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdus leurs droits de vote", lit-on dans le communiqué du conseil des ministres de ce mercredi.

Macky Sall passe ainsi à l'acte.

Dans une sortie médiatique sur Radio France internationale (RFI) et France 24, Macky Sall s’était dit "favorable" dans l’esprit à une «réhabilitation» de Karim Wade et Khalifa Sall.

Khalifa Sall (65 ans), rappelons-le, condamné à cinq ans de prison et cinq millions d’amende dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar et Karim Wade (53 ans) en exil au Qatar, condamné à six ans de prison et 138 milliards Fcfa d’amende pour enrichissement illicite, ont perdu leur éligibilité conformément aux dispositions du code électoral sénégalais.

Les deux responsables politiques ont bénéficié de la grâce présidentielle, mais doivent recouvrer leurs droits civils et politiques, dans le cadre d'une amnistie, pour être inscrits sur les listes électorales ou être candidat à un quelconque scrutin.

Retenons qu'une loi amnistie pour des personnes condamnées pour des délits économiques et financiers serait une première au Sénégal. En général, la mesure vise plutôt les crimes politiques comme la loi d’amnistie de 1990 (crise casamançaise) et celle de 2005 (troubles post-électoraux de 1993 avec l'assassinat de Me Babacar Sèye) qui avait profité à Clédor Sène et Cie.

Mais dans le but de pacifier l’espace politique sénégalais, Macky Sall (60 ans) serait disposé à prendre cette mesure « circonstancielle et exceptionnelle » pour « préserver la cohésion sociale » au moment où le Sénégal se dirige vers un rendez-vous électoral important :  la présidentielle de 2024.

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