NETTALI.COM - Le président en exercice de l'organisation des États ouest-africains, Umaro Sissoco Embalo, a affirmé jeudi 28 juillet avoir convaincu la junte guinéenne de réduire la transition de trois à deux ans. Une information qui n'a pas été confirmée par Conakry.

Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021), s'est jusque-là engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), favorable à une transition d'une durée moindre, avait rejeté ce délai, lors d'une réunion à Accra, sans annoncer de nouvelles sanctions contre la Guinée, déjà suspendue des organes de l'organisation.

"J'étais à Conakry avec le président de la Commission (de la Cédéao) pour faire comprendre à la junte militaire la décision du sommet des chefs d'État que la transition ne peut pas dépasser les 24 mois. Eux avaient proposé 36 mois, mais on a réussi à les convaincre", a déclaré Umaro Embalo à Bissau au cours d'une conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron, en pleine tournée africaine.

"Oui, le principe est acquis mais on attendait de formaliser ça en informant les chefs d'Etats à la prochaine réunion de la Cédéao avant de l'annoncer", a assuré à l'AFP un haut responsable de l'organisation sous couvert de l'anonymat. Les autorités guinéennes n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Le 20 juillet, des médiateurs de l'organisation, dont l'ex-président béninois Thomas Boni Yayi, le chef de l'État bissau-guinéen et président en exercice de la Cédéao Umaro Sissoco Embalo, et le président de la Commission de la Cédéao, le Gambien Omar Alieu Touray, avaient rencontré le chef de la junte et des officiels guinéens à Conakry, pour discuter du retour au pouvoir des civils en Guinée.

Aucune information n'avait filtré jusqu'alors de leurs échanges.

Avec AFP et TV5 Monde