NETTALI.COM - Un fait inédit a marqué, ce samedi, la caravane des leaders de Yewwi askan wi à Tivaouane. Ousmane Sonko a tout bonnement refusé le micro de la Rts au moment de sa prise de parole. Suffisant pour créer une nouvelle polémique. 

La scène s'est déroulée dans la cité religieuse de Tivaouane où la coalition Yewwi askan wi était en caravane samedi. Alors qu'il devait prendre la parole devant une foule de militants, Ousmane Sonko demande que le micro de la Rts soit écarté. Ce qui est immédiatement fait suscitant un tollé d'applaudissements des militants. Un acte qui a vite fait naître une vive polémique dans la famille de la presse, mais aussi sur les réseaux sociaux.

Dans un communiqué, la direction de la Radiodiffusion télévision  sénégalaise (Rts) dénonce l'acte posé par le leader de Pastef. "Ce samedi 16 juillet 2022, dans le cadre de la couverture officielle de la campagne électorale des législatives du 31 juillet prochain, l'équipe de la Rts mise à la disposition de la coalition Yewwi askan wi a fait l'objet de propos discourtois et inélégants de la part de Monsieur Ousmane Sonko pourtant non candidat à ces joutes électorales", regrette le communiqué. Et la même source d'ajouter : "Monsieur Sonko a, sans ménagement, écarté le micro de la Rts, provoquant dans la foulée des huées de ses partisans. La Rts condamne avec fermeté cette attitude et exige du respect vis-à-vis de son équipe qui ne fait qu'accomplir sa mission de service public." "Pour le reste, la Rts prendra toutes ses dispositions pour ne plus faire l'objet d'attaques indignes de quel que responsable politique que ce soit", conclut le communiqué.

Mais la réponse n'a pas tardé. Patron du mouvement des cadres de Pastef, Bassirou Diomaye Faye estime que ce qu'a fait son leader est "un acte de résistance contre la propagande permanente de la Rts". Et de rappeler : "Le président Ousmane Sonko a accédé au micro de la Rts aux élections législatives de 2017, à la présidentielle de 2019 et aux législatives de 2022. A chaque fois, il a fallu payer une caution à coup de millions pour qu'il soit accepté à contre-coeur." Selon Diomaye Faye, l'acte consistant à se débarrasser du micro de la Rts est "un acte de résistance vis-à-vis d'un média de propagande gouvernementale". "60 mois de propagande contre un mois d'équilibrisme sujet à caution électorale! C'est une fumisterie à dénoncer car l'équilibre dans le traitement de l'information doit être assuré dans et en dehors des joutes électorales", écrit le patron des cadres du parti d'Ousmane Sonko.

Cette position de Bassirou Diomaye Faye n'est pas partagée par le journaliste Khalifa Diakhaté. Et ce dernier d'écrire : "Je dénonce fermement le geste du leader de Pastef. Geste indigne de son rang! Je marque ma solidarité aux confrères de la chaîne nationale et invite tous les journalistes à en faire autant." Une invite qui laisse de marbre certains journalistes. C'est le cas de Pape Sadio Thiam qui rappelle : "La Rts censure l'opposition depuis plus de dix ans et ça ne dérange personne." D'autres internautes rappellent à Khalifa Diakhaté et à ceux qui dénoncent l'acte d'Ousmane Sonko que Youssou Ndour avait fait exactement la même chose en 2012 pour dénoncer "une politisation de la télévision nationale".