NETTALI.COM – Grosse polémique autour des circonstances du décès de François Mancabou. Alors que le procureur de la République soutient que le défunt a violemment cogné le mur et les grilles de la cellule, ses avocats battent en brèche cette thèse. Toutefois, dans sa livraison du jour, Enquête conforte le haut magistrat.

Dans sa déclaration, hier, face à la presse, le procureur de la République a  réagi au décès de François Mancabou. Il a affirmé avec force : “Selon les renseignements reçus que l’enquête aura en charge d’élucider, le susnommé, contrairement aux autres inculpés qui avaient gardé le calme, a violemment cogné le mur et les grilles de la cellule sans que l’on ne sache réellement ses motivations profondes. Je dois dire à ce propos que les enquêteurs disposent d’images vidéo de 13 minutes qui seront versées dans la procédure…’’ Cette information lâchée, Amady Diouf a soutenu avoir confié l’enquête à la Division des investigations criminelles et ordonné une autopsie.

Toutefois, l’un des avocats de feu François Mancabou, Maitre Ousseynou Gaye, dément. “Ce sont des histoires. La vérité est qu’ils l’ont torturé. François Mancabou a eu la chance de souffler aux membres de sa famille, à son épouse en particulier, ce qui s’est passé. Il a clairement dit qu’il a refusé d’apposer sa signature sur une déposition qui n’était pas la sienne et qui attesterait d’un complot dans lequel il a été trempé. Il a refusé de signer. Et pour ça, on a cogné sa tête un peu partout pour lui occasionner des blessures. Voilà la vérité’’, fulmine la robe noire qui dit avoir été le voir à l’hôpital vendredi dernier, mais n’a pu lui parler en raison de son état. “Je ne pouvais pas échanger avec lui. Sa femme a pu lui parler, mais une seule fois. Maintenant, nous n’allons pas nous laisser faire. Qu’ils aient fait leur montage, cela n’étonne personne. Comment, dans la police, on peut laisser des gens filmer un détenu qui est en train de se faire cette violence… ?’’.

À la question de savoir et si c’était une vidéo? Maitre Gaye tempête : “Quelle caméra de surveillance ? Tu crois qu’à la police, il peut y avoir des caméras de surveillance ? Allez à la police, essayez de chercher une caméra de surveillance, tu n’en trouveras pas ! Tu n’en trouveras pas (il se répète) ; peut-être à la porte, oui... Et même là, j’en doute. Ils n’ont pas besoin de caméra de surveillance à la police.’’

“EnQuête’’ a essayé d’en savoir un peu plus. Il résulte de confidences faites par des sources policières proches de l’enquête qu’en fait, c’est bien une vidéo de surveillance du commissariat central qui aurait filmé le geste “surprenant’’ de François. Ainsi, confie une source du journal : “Il a soudainement couru et a heurté violemment le mur. Aussitôt, le sang a commencé à gicler. Les agents l’ont pris et l’ont emmené à l’hôpital Principal. C’était le 25 juin et la vidéo est bien disponible. Les autorités ont d’ailleurs pris la décision de la montrer à la famille du défunt et aux organisations de défense des Droits de l’homme. Mieux, les autres qui étaient en garde à vue dans la même affaire ont assisté à la scène. Ceci figure d’ailleurs dans les procès-verbaux de leur audition. Et ils ont témoigné de ce qu’ils ont vu sur place. C’était pour se prémunir contre cette éventualité, puisque les forces de l’ordre ont bon dos. Mais surtout, il y a la vidéo qui sera montrée à la famille ; s’ils sont honnêtes, ils vont dire ce qui s’est passé’’.