NETTALI.COM- Suite à l’évasion de Pape Mamadou Seck qui alimente beaucoup de rumeurs, la direction de l’administration pénitentiaire est sortie de sa réserve pour rétablir la vérité.  Son directeur, le Colonel Jean Bertrand Bocandé estime que c’est leur «faute et qu'ils vont assumer leur responsabilité ».

Depuis l’évasion de Pape Mamadou Seck, placé sous mandat de dépôt dans l’affaire dite « Force spéciale » des rumeurs persistent à dire que ce proche de Pastef a été plutôt tué. Sans se prononcer explicitement sur ces rumeurs, l’administration pénitentiaire parle de simple évasion. « Je voudrais rappeler la mission de l’administration pénitentiaire qui consiste à assurer la sécurité et la préparation à la réinsertion sociale des personnes détenues. Elle consiste à sauvegarder l’intégrité et lui assurer une prise en charge sanitaire correcte. Il peut arriver qu’une personne prenne la décision de rompre le lien de la détention en s’échappant. C’est juste dans ce cas de figure que nous sommes », précise Mbaye Sarr Diakhaté, Inspecteur régional de l'Administration pénitentiaire (Irap) de Dakar, lors d'un face-à-face avec la presse tenu ce jeudi.

Revenant sur les circonstances de l’évasion, l’inspecteur renseigne : « deux jours après son séjour à Rebeuss, et compte tenu de sa situation sanitaire, Pape Mamadou Seck a été transféré à la maison d’arrêt et de correction du Pavillon de l’hôpital Aristide le Dantec le 1er juillet 2022 sur la base d’un bulletin d’hospitalisation délivré par son médecin traitant, et après avis conforme du médecin chef de l’administration pénitentiaire. »

Ces précisions faites, il affirme que ce transfèrement a pour unique but de lui assurer une meilleure prise en charge sanitaire. Dans la foulée, l’inspecteur rappelle que la maison d’arrêt et de correction du pavillon spécial est une prison-hôpital destinée à recevoir tous les détenus malades et dont l'état de santé le justifie. « Et ceci, sans aucune distinction. Pape Mamadou Seck a bénéficié d’un suivi médical permanent dans le respect du droit à la santé reconnu au détenu. Il a bénéficié sans rupture de toute l’assistance que son état de santé nécessitait », insiste-t-il.  Malheureusement, se désole-t-il, « dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 juillet, il a rompu volontairement les liens de la détention en s’évadant de la maison d’arrêt et de correction du pavillon spécial. »

Et dans cette évasion, le directeur de l’administration pénitentiaire considère que la « faute » les incombe. « Notre responsabilité est engagée et nous l’assumons. Nous ferons tout pour situer les responsabilités et nous ferons tout pour que de telles situations ne se reproduisent plus », a déclaré le Colonel Jean Bertrand Bocandé.

Cependant en attendant que les responsabilités soient situées, l’inspecteur Mbaye Sarr Diakhaté renseigne qu’un compte rendu a été adressé aux autorités administratives et judiciaires. Mais également le dispositif de recherches a été enclenché et se poursuit. « Pour élucider les circonstances dans lesquelles l’évasion s’est produite et situer les responsabilités, une enquête administrative a été ouverte et confiée à la Division de l’inspection des services pénitentiaires. Sans préjudice d’éventuelles poursuites judiciaires le cas échéant », informe-t-il. D’ici la capture de l’évadé, l’administration pénitentiaire invite la population à une meilleure collaboration pour la réintégration du détenu.

Pour rappel, Pape Mamadou Seck a été placé sous mandat de dépôt le 29 juin 2022 à la maison d’arrêt de Rebeuss par les juges d’instruction du deuxième cabinet près le Tribunal de grande instance de Dakar pour complot contre l’autorité de l’Etat, acte de nature à occasionner des troubles politiques graves et à compromettre la sécurité publique, association de malfaiteurs en rapport avec une entreprise terroriste, destruction de biens appartenant à l’Etat, détention et transport de produits de substances incendiaires en vue de la commission d’actes en rapport avec une entreprise terroriste. Il a été écroué avec une dizaine de personnes arrêtées toutes à la suite de la marche interdite de la coalition Yewwi Askan Wi du 7 juin 2022.