NETTALI.COM - La campagne pour les législatives du 31 juillet prochain démarre ce dimanche. Une campagne électorale qui ne sera pas comme les autres et qui présente d'énormes risques de violences. 

Le dimanche 31 juillet prochain, les Sénégalais iront aux urnes pour choisir les députés de leur 14e législature. D'ailleurs, les 8 listes en compétition démarrent leur campagne ce dimanche 10 juillet, jour de fête pour la communauté musulmane du Sénégal qui célèbre l'Aid-el-Kébir. Ainsi, pendant trois semaines, les coalitions vont faire le tour du pays pour tenter de convaincre les électeurs. Mais cette campagne ne sera pas comme les autres. Elle sera inédite dans l'histoire politique du Sénégal.

Pour la première fois, une coalition en compétition va battre campagne sans sa tête de liste. Après l'invalidation des titulaires investis sur sa liste nationale, Yewwi askan wi se retrouve sans tête. Désigné tête de liste nationale, Ousmane Sonko dont la photo devait figurer sur les listes de Yewwi est écarté de la compétition. Fait inédit : Yewwi askan wi qui ne présente que des suppléants présentera une liste nationale sans photo. Tout le contraire des autres listes, notamment Benno Bokk Yakaar avec Aminata Touré, Aar Sénégal avec Thierno Alassane Sall, Bokk Gis Gis Ligguey avec Pape Diop... Toutefois, si les principaux leaders de Yewwi askan wi sont écartés de la compétition, ils n'ont pas du tout l'intention de regarder la campagne à la télé. "Nous allons bel et bien battre campagne", confie un membre de la conférence des leaders de Yewwi. Selon nos sources, Ousmane Sonko, Aïda Mbodji, Déthié Fall, Khalifa Ababacar Sall, Cheikh Tidiane Youm, Abib Sy... seront très actifs pendant cette campagne qui démarrent dimanche. "La Rts ne nous donnera pas la parole, mais nous serons en caravane partout pour soutenir nos candidats", renseigne un leader de Yewwi, conscient que leurs suppléants qui partent avec un handicap majeur auront besoin de leur soutien. Mieux, Yewwi et Wallu comptent développer une stratégie commune pour battre campagne, notamment au niveau départementale où les deux coalitions présentent les mêmes listes.

Du côté de Benno Bokk Yakaar, les équations sont moins compliquées. La coalition au pouvoir a l'avantage de pouvoir compter sur ses titulaires. Mais dans les rangs de Benno, beaucoup doutent des capacités d'Aminata Touré pour conduire la campagne. Une campagne à laquelle le Président Macky Sall ne pourra pas prendre part même si certains candidats de Benno n'hésiteront pas à utiliser son image. Ce qui est du reste interdit par la loi.

Toutefois, ce qui inquiète davantage, ce sont les risques de violences. La campagne pour les législatives démarrent en effet dans un contexte de fortes tensions. Les manifestations initiées par Yewwi askan wi ont déjà fait au moins trois morts et des dizaines d'arrestations. Pis, des responsables de la mouvance présidentielle brandissent des menaces contre Ousmane Sonko et compagnie si jamais ils osent battre campagne dans leurs localités, notamment au Fouta. Une tensions exacerbée par les discours éthnicistes et les dérapages verbaux. Et c'est pour prévenir ces risques que certains recrutent des nervis chargés d'assurer la sécurité de leurs caravanes. Une campagne électorale à risques donc et qui fait craindre le pire.