NETTALI.COM - Une embarcation qui avait à son bord 194 Sénégalais pour se rendre à l’Espagne a échoué au large des côtes marocaines dans la nuit du 29 au 30 juin passé. La pirogue avait quitté les côtes saint-louisiennes. Les migrants sont actuellement dans un Centre d’hébergement en Bir Gandouz.  Leur rapatriement se prépare

La pirogue qui avait pris feu dans la nuit du 26 au 27 juin dernier au large des côtes de Kafountine n’est pas la seule embarcation qui avait quitté les eaux sénégalaises. Ce naufrage a fait 15 morts, 90 rescapés dont 69 Sénégalais, 4 Nigérians, 8 Gambiens, 3 Bissau-Guinéens et 8 Guinéens. 7 présumés auteurs et complices des convoyeurs ont été arrêtés, selon le procureur de Ziguinchor, Pape Ismaël Diallo. N’empêche, cela n’a pas découragé les candidats à la migration clandestine. Une autre pirogue qui avait à bord, 197 personnes avait quitté les côtes saint-louisiennes pour se rendre en Espagne. Mais, selon Cheikh Ahmadou Bamba Fall, président de village migration, elle a échoué sur les côtes de Dakhla (à Bir Gandouz précisément) au Maroc. Une embarcation avec 197 candidats à bord, dont des Sénégalais, Guinéens et Maliens, avait quitté les côtes Saint-louisiennes, le 29 juin dernier, dans le but de se rendre en Espagne. Malheureusement le capitaine de la pirogue a perdu le cap. Finalement, ils ont échoué au large des côtes de Bir Gandouz à 86 kilomètres des côtes mauritaniennes, une ville située dans le Sud du Maroc qui mène aux îles Canaries. Actuellement, ils sont en détention dans un Centre d’hébergement de ladite ville. Les autorités consulaires sénégalaises se sont déjà rendues sur les lieux.

D’ailleurs, ces gens-là ont manifesté leur volonté de revenir au pays. Nous invitons les autorités à faire des efforts aussi rapidement que possible afin de permettre aux jeunes de rentrer», a-t-informé. Il poursuit : «Entre-temps, au Sénégal, il y a la pirogue de Kafountine qui n’a pu arriver à destination. Parce qu’il a pris feu. Aussi, une autre embarcation a été arrêtée par la Gendarmerie à Joal. Cela marque qu’il y a une recrudescence du phénomène de la migration clandestine. Il est en train de reprendre place. Parce que ces jeunes-là n’ont pris la route de l’émigration régulière. Pour le moment, on peut noter 3 embarcations qui ont quitté les côtes sénégalaises pour se rendre en Espagne », dit-il. Cheikh Ahmadou Bamba Fall de souligner : « Pourtant, les autorités compétentes ont mis en place un dispositif sécuritaire pour pouvoir empêcher tous les départs. C’est pourquoi les candidats convergent dans quelques zones comme dans le Sud du pays ou les zones littorales. Ils estiment qu’ils peuvent embarquer dans ces localités sans se faire attraper. Auparavant, c’était vers le Nord à Saint-Louis qu’ils prenaient départ. Maintenant il y a la zone du Sud à travers Kafountine, dans la Casamance qui est en train aussi de constituer un foyer de départ pour les migrants », affirme-t-il avant d’inviter l’Etat du Sénégal à accélérer la politique de l’emploi des jeunes.

« Quoi qu’on puisse dire, l’émigration irrégulière a une cause principalement socio-économique. Il faut que les autorités accélèrent les politiques d’emploi des jeunes pour leur permettre de rester et réussir dans le pays. La migration est devenue une source de développement pour tous les pays. Les autorités doivent mettre en place des politiques applicables pour permettre aux jeunes d’en bénéficier. C’est bien de dire aux jeunes de rester et de les sensibiliser. Mais aussi, il faut impérativement mettre en place une politique conjoncturelle ou culturelle dans le but de les retenir chez soi. Parce que le phénomène de l’émigration irrégulière n’est que le prolongement de l’exode rural», a estimé Cheikh A. Fall.