NETTALI.COM - Quelles sont les raisons du retour des délestages ? C'est la question de Babacar Fall à laquelle Papa Mademba Bitèye, directeur Général de la Senelec a tenté de répondre. C'était au cours de l'émission "Grand jury" du dimanche 27 juin sur la RFM

C'est d'abord sur le black-out ou plus exactement la coupure générale de dimanche d'il y a une semaine au Sénégal que M. Bitèye a tenté d'apporter une  réponse.

"Le dimanche, qu’est-ce qui s’est passé, comme vous le savez aujourd’hui le Sénégal partage un vaste réseau avec le Mali et la Mauritanie. Et c’est le réseau qu’on appelle le réseau interconnecté de Manantali. Ce réseau est vaste de 1500 km. Maintenant comme dans l’exécution de son planning de maintenance, Manantali devrait entretenir le poste de Dagana. Et ce poste qui est le nœud central entre le Sénégal et la Mauritanie devait faire sa maintenance annuelle. On a coupé le poste le matin depuis 7 heures pour les travaux. A la fin il fallait remettre les deux réseaux. Parce que pendant la coupure le poste est totalement isolé.

Donc ce qui veut dire que le Sénégal était déconnecté du Mali et de la Mauritanie. Donc le vaste réseau que nous avions quand nous sommes ensemble, a été séparé en trois réseaux. Donc à la fin des travaux, Manantali devrait revenir en interconnexion avec le Sénégal. Et c’est ça que nous appelons dans notre jargon manœuvre. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu’il fallait déconsigner le poste, refermer les appareils qui ont été ouverts pour permettre la reconnexion des réseaux. Et c’est maintenant au moment de ces manœuvres ou bien de ces essais qu’il y a eu le déclenchement qui entrainé le black-out.

C'est qu’aujourd’hui, le dernier Black-out qu’on avait, datait de 2019, c’était un black-out qui avait une cause interne au niveau de Senelec. Mais cette fois ci, comme on le dit, si bien dans notre jargon, lorsque nous sommes interconnectés, nous partageons le bonheur et le malheur. Nous sommes unis pour le meilleur et pour le pire. C’est ça qui a entrainé, et il faut noter aussi que cet incident n’a pas impacté que le Sénégal. Cela a impacté la Mauritanie et le Mali naturellement mais à des degrés divers. C’est pour cela que nous avons mis en branle rapidement notre plan de reconstitution du réseau qui fait partie de notre plan de défense. Et cela nous a permis dès 18h-45 minutes de remettre les premiers clients", a expliqué le Directeur Général de la Senelec.

Des arguments toutefois loin d'être la raison de ce black-out ainsi que les délestages récurrents constatés. Sur ce dernier sujet d'ailleurs, la Sénégal avait évoqué dans un communiqué, la qualité du combustible.

Papa Mademba Bitèye évoque la pollution du combustible 

"Depuis 2011, la question de l'approvisionnement en combustible a été confié à la Sar par décret. Qu'est ce qui s'est passé ? Quand le produit est arrivé, il est conforme aux spécifications techniques. Mais le produit arrive au Port, il doit être déchargé, mis dans des réservoirs, des camions. Il y a toute une chaîne logistique dans laquelle, il peut y avoir des points de pollution particuliers. Mais ce que vous avons remarqué est que quand le produit est rentré au niveau de nos centrales notamment nos deux centrales privées que sont Tobène et ContourGlobal, ils ont vu que le produit utilisé présentait des défaillances et le système de contrôle nous a permis, cette fois-ci contrairement à 2010 de ne pas atteindre les moteurs. Sur toute la chaîne, parce que quand le produit, on le contrôle, on le met dans le réservoir, quand ça arrive dans le camion on ne contrôle mais lors du déchargement à la centrale on fait un autre contrôle. Une fois dans la Centrale et que c'est utilisé là, on ne peut pas vérifier, refaire toute l'analyse mais c'est au fonctionnement qu'on va constater", a expliqué le DG de la Senelec avant d'ajouter : 
"Aujourd'hui, le produit avant d'entrer au Sénégal a montré un certificat de qualité  pour qu'on puisse le décharger. Le certificat de qualité est donné par un laboratoire qui prend l'ensemble des échantillons, qui fait un test et qui vérifie. Maintenant, depuis que le produit a quitté le bateau jusqu'à son arrivée à la Centrale, il y'a eu plusieurs interventions, plusieurs acteurs . On a mis en place une commission qui est en train de regarder à partir de quelle étape on a perdu la qualité du produit qu'on avait sur le bateau en amont. Maintenant, sur le trajet, il peut y avoir plusieurs facteurs de pollution. Dans notre jargon, on parle de pollution du combustible. Ce n'est pas quelque chose de facile à détecter. C'est quelque chose qu'il faut analyser et on a mis une équipe pluridisciplinaire pour regarder la source de la pollution, mais surtout l'étape où la pollution a eu lieu. Cela nous permettra avec les mesures que nous devons prendre de voir comment verrouiller pour que cela ne puisse plus arriver au Sénégal. La commission va déterminer le responsable"