NETTALI.COM - Le coordonnateur général du Forum civil ne comprend pas que l’argent remis à l’Assemblée nationale et certains fonds spéciaux comme les fonds politiques ne soient pas contrôlés. Il souhaiterait aussi une plus grande traçabilité et une transparence dans la destination et l’utilisation de l’argent collecté dans les mines. Birahim Seck était à Bambey, jeudi dernier, dans le cadre d’un atelier d’échanges avec les journalistes et les OSC sur la réglementation du secteur minier : fonds miniers, contenu local, répartition des revenus et budgets programmes.

La 14ème législature va entrer en vigueur, après l’élection des députés le 31 juillet prochain. Il est fortement attendu des dirigeants de cette nouvelle Assemblée nationale des ruptures profondes dans les paradigmes de gouvernance jusqu’ici en vigueur. Parmi ces ruptures, le contrôle des fonds alloués à l’Assemblée nationale. Pour le coordonnateur général du Forum civil, c’est la voie royale pour que les populations soient enfin informées de l’utilisation faite de l’argent du contribuable.

“Tous les organes de contrôle peuvent, doivent avoir un droit de regard sur l’argent du contribuable. Que ce soit l’IGE ou l’OFNAC, ils n’ont pas de limite sur le contrôle du franc du contribuable. La seule limite incompréhensible, c’est le manque de contrôle de l’argent de l’Assemblée nationale. J’ai posé la question à presque tous les journalistes, s’ils ont une seule fois vu un rapport de contrôle qui provient de l’Assemblée nationale, ils m’ont tous répondu non, alors que l’Assemblée nationale utilise l’argent du contribuable. Le centre de l’autorisation de dépenses n’a jamais produit un rapport pour dire comment l’argent qui a été affecté à l’Assemblée nationale a été dépensé”, a dénoncé Birahim Seck en des propos répercutés par Enquête, dans sa livraison de ce samedi 28 mai. C’était lors d’un atelier d’échanges avec les journalistes et les OSC sur la réglementation du secteur minier : fonds miniers, contenu local, répartition des revenus et budgets programmes.

Lors de cette rencontre, le coordonnateur général du Forum civil n’a pas épargné le secteur de la justice. Il dit ne pas comprendre “le Conseil constitutionnel, comme la Cour d’appel de Dakar, à travers la commission nationale de recensement des votes pour les élections, qui reçoivent de l’argent, mais jamais n’ont produit de rapport. C’est comme si, il y a deux Sénégal avec des Sénégalais qui doivent rendre compte et d’autres qui utilisent l’argent du contribuable et qui ne le font pas. Alors que l’argent du contribuable n’a pas de couleur, y compris les fonds politiques. Dans la loi des finances, il n’y a pas de fonds politiques, mais plutôt des fonds spéciaux.”

Publication du rapport de l’IGE sur les blocs de Kayar et Saint Louis

“Depuis 2016, j’ai dit qu’on n’est pas prêt pour l’exploitation du gaz et du pétrole. De la même façon, il y a un manque de transparence dans l’exploitation pétrolière et gazière. Dans quelles conditions, les blocs de  Kayar et de Saint-Louis ont été attribués, question sans réponse ? Comment peut-on accepter dans un Etat, qu’un organe de contrôle qui fait un rapport le remette au président de la République et lui demande de le publier. Quand, il s’agit du rapport produit par l’IGE qui intéresse les Sénégalais et traite des conditions d’octroi des blocs de khayar et de Saint-Louis, il refuse de le faire. Et, on veut nous faire croire qu’on gère notre gaz et notre pétrole en toute transparence, non. Tout a été biaisé, dès le départ”, a dit M. Seck.

Lors de cette rencontre, il a été beaucoup question de l’opérationnalisation des différents fonds miniers. Pour les participants, il est inconcevable que les industries continuent d’augmenter leur chiffre d’affaires, alors que le fonds d’appui au développement local n’est pas opérationnel et qu’en 2022 l’arrêté interministériel qui consacre la répartition du fonds d’appui et de péréquation de l’année 2021 ne soit disponible, y compris la part que l’Etat doit verser pour l’année 2019. Il urge, dés lors, de dérouler un plaidoyer pour que le gouvernement prenne ses responsabilités devant les entreprises, pour que les fonds soient fonctionnels.

“Pourquoi les fonds ne sont pas opérationnels ? C’est une responsabilité totale et entière de l’Etat. C’est une responsabilité du ministre des Mines et de la Géologie et du ministre des Finances particulièrement, ainsi que de celui des Collectivités territoriales, de façon subsidiaire’’, déclare le patron du Forum civil.