NETTALI.COM – Après avoir annoncé le drame via  son compte Twitter  vers 23 h 30, le président de la République Macky Sall s’est entretenu avec Marie Khemess Ngom Ndiaye la même nuit et avait déjà fini de prendre sa décision, rendue officielle, hier, et qui a consisté à limoger le jusque-là inamovible Diouf Sarr. C’est ce que nous apprend la publication de ce vendredi 27 mai du quotidien Enquête.

Les choses sont allées très vite. Cette fois, le président de la République, Macky Sall, n’a pas perdu du temps dans sa décision de se séparer, enfin, de son ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf Sarr. La rumeur courait dans certains salons dakarois, depuis que le drame a été rendu public par le chef de l’État lui-même sur son compte Twitter, la nuit du mercredi au jeudi, vers les coups de 23 h 30. Comme dopé par une émotion sans précédent, Macky Sall a très tôt décidé de limoger son ministre qu’il a pendant longtemps couvé. Et il n’est pas allé chercher trop loin pour lui trouver une remplaçante. Il a très vite jeté son dévolu sur la directrice générale de la Santé, Marie Khemess Ngom Ndiaye.

“Cette dernière, confiaient des sources la même nuit vers 00 h, devait même être de la délégation envoyée par le désormais ex-ministre à Tivaouane la nuit même du drame. Elle était loin de se douter que son ministre allait sauter dans les minutes qui suivent, encore moins que c’est elle qui devrait prendre la même place…’’

Jusque-là, Diouf Sarr ne semblait se douter de rien. Au moment des faits, le désormais ancien ministre était à Genève pour les besoins de la 75e Assemblée générale de l’Organisation mondiale de la santé. Aussitôt, il a pris la décision de suspendre la participation du Sénégal. Il est rentré et a rallié directement Tivaouane, pour présenter ses condoléances et s’entretenir avec les autorités de l’hôpital. C’était aux alentours de 14 h. Quelques instants plus tard, son limogeage se répandra comme une trainée de poudre. Ce qui a étonné bien des observateurs, c’est pourquoi Diouf Sarr n’a pas flairé ce limogeage et pris les devants. Pour beaucoup d’observateurs, il aurait dû démissionner avant même d’être limogé par le chef de l’État. D’autres soutiennent mordicus qu’il aurait émis cette volonté de rendre le tablier, mais le président l’en aurait dissuadé. Comme s’il voulait lui-même lui régler son compte, en faire un agneau du sacrifice.

Il faut rappeler que depuis la mort atroce d’Astou Sokhna à l’hôpital d’Amadou Sakhir Mbaye de Louga, beaucoup ont réclamé, en vain, le départ de l’ancien maire de Yoff, ancien candidat du pouvoir à la mairie de Dakar. Mais ce dernier a toujours pu compter sur la “confiance indéfectible’’ de son mentor. D’ailleurs, il n’a pas manqué de saluer cette confiance sur son compte Twitter. Il déclare : “Après avoir réitéré mon soutien moral à toutes les familles affligées, je tiens à renouveler ma loyauté au chef de l’État, Son Excellence Monsieur Macky Sall.’’ Mais si le but de ce limogeage était de faire taire la controverse, le pari semble perdu d’avance. Déjà, certains s’interrogent sur la pertinence de limoger le ministre, pour mettre à sa place la directrice chargée de la Santé publique.

Aussi, au-delà des sanctions individuelles qui commencent à tomber au sommet, du plateau technique qui, il faut le reconnaitre, a sensiblement été amélioré ces dernières années, des questions légitimes se posent relativement au fonctionnement même du système et des différents services qui composent les établissements hospitaliers. Y avait-il quelqu’un au niveau du service de néonatalogie au moment du drame ? Pourquoi autant d’enfants ont-ils péri dans le drame ?