NETTALI.COM - Interloqué par les aveux et l’absence de remords de Lassana Diallo qui a comparu, le mercredi 11 mai devant la barre de la chambre criminelle pour viol sur sa fille de 13 ans et pédophilie, le parquetier lui a demandé s’il jouissait de toutes ses facultés mentales. Il a requis 15 ans de réclusion criminelle.

La 2e session de la chambre criminelle de l’année 2022 a démarré, ce mercredi, à Tambacounda. Lors de cette première journée, quatre affaires étaient inscrites au rôle : assassinat, délaissement d’un enfant dans un lieu solitaire ayant entrainé sa mort et deux procès pour viol. Maix celle qui a retenu l'attention, est celle de Lassana Diallo, jugé pour viols répétitifs sur sa fille et pédophilie.

Dans cette affaire, les faits se sont déroulés dans la commune de Moudéry du département de Bakel, durant le mois d’avril 2021. En l’espèce, le prévenu qui n’est autre que le père biologique de la victime, a reconnu avoir entretenu des rapports sexuels avec sa fille mineure, âgée à l’époque de 13 ans. Il a expliqué que sa femme le privait de sexe, c’est pourquoi il a agi ainsi.

Il y a eu en effet plusieurs viols qui ont conduit à la grossesse de l’adolescente. Lors des débats, le procureur de la République, Issa Ndoye, abasourdi, a demandé au prévenu s’il jouissait de ses facultés mentales ou s’il était sous l’emprise d’une drogue. Des interrogations auxquelles le prévenu a répondu par la négative. “Je jouis de toutes mes facultés mentales et ne souffre d’aucune maladie. Également, je ne bois pas, je ne fume pas’’, a-t-il répondu. En effet, le parquetier trouve anormal, à la limite impossible, qu’un homme jouissant de ses facultés, puisse se pencher sur sa propre fille pour satisfaire sa libido, à plusieurs reprises.

L’adolescente se présente devant la barre avec son enfant de 2 ans

La victime, devant la barre, avec son enfant de 2 ans, a raconté que son papa abusait d’elle, à chaque fois que sa maman et ses frères se trouvaient hors de la demeure. La maman de la victime, Soukhouna Diallo, a elle informé qu’elle ignorait le calvaire que vivait sa fille sous son nez. C’est lorsqu’elle est tombée enceinte et qu’elle a constaté la rondeur de son ventre qu’elle l’a interpellée. Mais celle-ci, sur le moment, est restée muette comme carpe. Interrogée ce mercredi sur son refus de parler, elle a expliqué qu’elle était terrorisée. “Mon père menaçait de me tuer, si je pipais mot’’, a-t-elle informé. Donc, devant le mutisme de sa fille et sur le conseil de sa mère, Soukhouna Diallo s’était résignée à laisser sa fille tranquille jusqu’à l’accouchement, pour ne pas trop la stresser.

La grossesse arrive à terme et A. Diallo accouche d’un garçon. C'est le moment que choisit la maman pour revenir à la charge. Sa fille finit par lui révéler que le père de l’enfant n’est autre que son propre père. Alerté par la maman de la victime, le maire de la commune a convoqué le mis en cause. Devant l’autorité et certains notables, le prévenu avoue. La maman, insatisfaite du règlement à l’amiable de l’affaire et ne pouvant plus vivre avec son mari, se présente à la gendarmerie de Moudéry pour demander le divorce. C’est ainsi que le mari est cueilli.

Le procureur, dans son réquisitoire, a rappelé le caractère odieux de ce crime. Selon lui, rien ne justifie l’attitude du mis en cause. Il ajoutera même que ce comportement est digne de celui d'un animal. C’est pourquoi, il a demandé à la cour de faire de cette affaire un exemple, afin que certaines personnes qui ont en leur charge des enfants, sachent comment se comporter avec eux. Il a requis 15 ans de réclusion criminelle. Le délibéré est prévu le 11 juin 2022.