NETTALI.COM - Les sages-femmes, poursuivies pour non-assistance à personne à danger dans l’affaire suite au décès en couche de Astou Sokhna sont devant le prétoire du tribunal de grande instance de Louga. Ces dernières ont rejeté la thèse de la négligence qui leur est reprochée.

Le procès des six sages-femmes impliquées dans l’affaire Astou Sokhna, du nom de cette jeune dame enceinte morte en couche dans la maternité de l’hôpital régional de Louga s’est ouvert ce matin au tribunal de grande instance de la ville éponyme. Ces dernières, poursuivies pour non-assistance à une personne en danger, ont battu en brèche les accusations portées contre elles. En effet, dès l’ouverture de l’audience, c’est l’époux de la défunte qui a été le premier à être interrogé. Celui-ci réitère les mêmes propos qui sont dans la plainte qu’il avait déposée. Sans varier, il a campé sur sa position.

Face aux magistrats du siège, il a déclaré que sa femme est décédée en couche à l’hôpital de Louga dans le service de maternité avec son bébé après de longue heures de souffrances. Pourtant, souligne-t-il pour conforter sa thèse, la gynécologue avait clairement dit que sa femme présentait une grossesse à risque et qu’elle devait être assistée. Après lui, le président du tribunal a appelé une à une les sages-femmes. C’est Amy Sène, la chef d’équipe du matin, qui ouvre le bal. Donnant sa version des faits, elle a soutenu qu’elles sont accusées à tort d’autant plus qu’elles ont fait convenablement et correctement leur travail.

D’après elle, leur seul tort c’est de ne pas écrire le nombre d’intervention qu’elles ont eu à faire sur la dame Sokhna. Poursuivant son propos, elle a indiqué avoir consulté, ce jour-là, la défunte avant de lui prescrire une ordonnance. Aussi, elle a fait savoir que la victime avait des douleurs qui ne nécessitaient pas une opération d’urgence. A l’instar de Amy Sène, Penda Diack, qui avait rédigé le certificat de genre de mort en y mentionnant « mort naturelle », a embouché la même trompette de dénégation. Elle a déclaré avoir bien fait la tâche qui lui a été assignée ce jour-là.

S’agissant du certificat de genre de mort qu’elle avait rédigé sans signature, elle a soutenu l’avoir écrit sous la pression de la famille éplorée. Le juge lui a fait savoir qu’elle n’avait pas cette prérogative et qu’elle devait se limiter à son travail de sage-femme. « Vous vous êtes précipitées à délivrer le certificat de genre de mort. On dirait que vous aviez quelque chose à cacher », lui a dit le juge. « Nous avons fait correctement notre travail », rétorque-t-elle.

Ndèye Fatou Seck et Ngoné Ndiaye n’ont pas dérogé à la règle. Elles se sont lavées à grande eau pour sauver leur peau. Elles ont fait savoir qu’elles n’étaient pas en contact direct avec la défunte parce qu’on leur avait confié d’autres charges. Idem pour Ndèye Khady Diop, la chef d’équipe de la nuit. Elle a battu en brèche les accusations en martelant qu’elles n’ont pas failli à leur mission. « Je faisais la navette pour observer et surveiller la dame Sokhna. Nous n’avons jamais manqué de respect à son époux et à sa mère. Nous avons fait correctement notre travail », se défend-elle.

Le procès se poursuit et ce sont les avocats qui posent leurs questions aux prévenues.