NETTALI.COM - La chambre criminelle de Dakar n’a pas suivi le parquet qui avait requis la réclusion criminelle contre les deux militaires radiés Abdoulaye Dia et Lamine  Sagna. Ces derniers, qui avaient, en 2019, braqué l’agence Wafacash de Nord-Foire, ont écopé de 10 ans de réclusion criminelle.

Pour préparer le baptême de son fils et éviter l'arrestation de sa mère qui aurait fait l'objet d'une  plainte, Abdoulaye Dia a commis un braquage le 27 mars 2019. L'acte qu'il a commis avec son frère d'armes Lamine Sagna leur a déjà coûté la radiation. Le pire, ce mercredi 20 avril 2022, ils ont été condamnés à 10 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis avec violence et port d’arme. En outre, les deux militaires radiés doivent rembourser la somme de 966.000 FCfa à Wafacash dont ils avaient braqué l’agence, sise à Nord-Foire.

Lors de ce coup, les deux soldats avaient emporté la somme de 977 429 francs CFA qu’ils ont finalement jetée lorsqu’ils ont été pris en chasse par une foule en furie avant l’intervention rapide des gendarmes de la même localité. En effet, c’est Abdoulaye Dia qui a nourri l’idée de cette attaque à main armée en sollicitant l’aide de son acolyte Lamine Sagna. Et s’il a agi ainsi, c’est parce que sa mère avait des difficultés financières et, la seule solution qu’il avait pour les résoudre, c’était d’attaquer une agence de transfert.

Selon l’économie des faits, ce dernier est venu une première fois pour un repérage des lieux en effectuant un transfert d'argent. Abdoulaye Dia, qui était en tenue militaire est revenu en civil.  Devant leur attitude suspecte, la caissière a voulu fermer à clé la porte du box. Malheureusement, ses assaillants se sont rués sur elle et Abdoulaye Dia a braqué son arme sur celle-ci. Prise de panique, elle s’est mise à crier de toutes ses forces. A l’en croire, Lamine Sagna a essayé de la bâillonner avec un ruban adhésif. Pour la faire taire, l’homme qui n’y arrivait pas avec le ruban a saisi le foulard de la dame qu’il a enfoncé dans sa bouche. Pendant ce temps, Abdoulaye Dia vidait les caisses. Malgré l’intervention d’un vigile qui se trouvait à côté, les braqueurs parvinrent à prendre la fuite. Mais ils ont été rattrapés par des passants partis à leurs trousses.

Ayant reconnu le cambriolage depuis l’enquête préliminaire, Abdoulaye Dia, qui est accusé des chefs d’association de malfaiteurs, de vol en réunion avec violence et usage d’arme, a évoqué les tracas de la vie pour justifier son acte. A l’en croire, sa femme venait fraîchement d’accoucher et sa mère était sous le poids d’une plainte, à cause de la dette qu’elle avait contractée. Après avoir disculpé son frère d’armes Lamine Sagna qui ignorait son plan, il a soutenu que l’arme volée qui lui a valu sa radiation de l’armée, après 12 ans de loyaux services, était une arme factice.

Entendu, Lamine Sagna a renseigné que son co-accusé lui a demandé de l’accompagner chez une de ses tantes. D’après lui, il accompagnait juste son ami et qu'au moment des faits, il avait les yeux rivés sur son téléphone.

Malgré leurs allégations le parquet avaient requis la réclusion criminelle à perpétuité.