NETTALI.COM – Imam Alioune Badara Ndao a été convoqué ce 28 février par la justice. Ses disciples veulent se constituer en boucliers et dénoncent d’ores et déjà un acharnement. Hier, ils ont lancé l’opération “Goungué Imam Ak Libéré Sénégalais Yunu tiyé si Sai Sai terrorisme’’.

Les disciples d’Imam Alioune Badara Ndao lancent l’opération “Goungué Imam ak libéré Sénégalais yunu tiyé si Sai Sai terrorisme’’ (ndlr : Accompagner Imam et libérer les Sénégalais incarcérés pour terrorisme), pour le soutenir dans les moments difficiles qu’il traverse. Ils estiment que le dossier d’Imam Ndao a déjà été vidé. Et qu’un beau jour, il a reçu une autre convocation. La rencontre s’est tenue, hier, après la prière du vendredi, devant sa maison, à Ngane extension. Boubacar Dieng, l’un des initiateurs de la rencontre, a dénoncé de l’acharnement contre leur Imam.

“Plusieurs accusations, dit Boubacar Dieng en des propos repris par Enquête, ont été portées à son encontre, il a été détenu de manière arbitraire, pendant presque trois ans, plus exactement deux ans, neuf mois. Au bout de ces deux ans et neuf mois, la justice a fait tout ce qu’elle devait faire. Elle a mené toutes ses enquêtes. Finalement, le résultat obtenu a fait qu’Imam a été acquitté de toutes les accusations. Il n’a été retenu qu’une seule accusation qui est celle de port d’arme. Un pistolet avec qui les enfants jouent. Sur ce, il a été condamné à un mois avec sursis. Notre problème est que l’on s’est réveillé un beau matin, Imam a reçu une convocation pour venir répondre au procureur, le 28 février. Pourquoi cette convocation, pour cette affaire qui a été close ? C’est parce qu’Imam est membre de “Sam Djiko Yi’’ ? Il a un discours contre la franc-maçonnerie ; il combat l’homosexualité, exige avec ses confrères, ses disciples, la criminalisation de l’homosexualité ?’’.

Boubacar Dieng de marteler dans les colonnes du journal Enquête : “Nous sommes là pour dire que nous avons compris les mécanismes fallacieux, cette forfaiture qui est en train de se faire et que nous n’accepterons jamais. Imam a été pris une première fois, il n’y aura pas une deuxième fois. Si cette deuxième fois devait se faire, ça sera avec beaucoup de morts. Celui qui va prendre Imam, il n’a qu’à venir le prendre, mais, qu’il se prépare : il va marcher sur beaucoup de cadavres. S’il va aller en prison, qu’ils préparent d’autres cellules, parce qu’il y a des milliers de Sénégalais qui sont prêts à l’accompagner. Nous appelons tous les Sénégalais (chrétien, musulmans, mourides, khadres, layennes, etc), pour que l’on protège cet homme intègre, cet Imam qui n’a autre activité que l’enseignement coranique. Laissez Imam s’occuper de ses champs, disciples, faire ses prêches. Lorsqu’on l’a pris ces trois ans, les minbars étaient orphelins, les daaras pareils, de même que la communauté musulmane. Cette fois-ci, nous n’accepterons plus d’être orphelins d’un homme vivant’’.

Après Babacar, Khadim Willane a pris la parole pour dire qu’Imam Alioune Badara Ndao suit les recommandations de l’Islam et n’a qu’une seule référence : le prophète Mouhamed (SAW). “C’est une personne qui a toujours été parmi les plus distingués dans la religion. Je l’ai connu en étant très jeune. Depuis le bas-âge, j’écoutais ses récits. Nous sommes inquiets, car Imam Ndao a été jugé et libéré, pourquoi encore lui adresser une convocation. Cela nous taraude, nous ne pouvons pas comprendre. Nous sommes des musulmans et, entre frères musulmans, nous devons tout faire pour ne pas causer de tort à notre prochain. Il a appris le Saint Coran et nous tous nous allons nous mobiliser, le 28, pour le soutenir. Et nous nous basons sur la solidarité pour le faire. C’est ce que la religion recommande. Aussi, nous allons prier le bon Dieu, pour qu’il n’aille pas encore en prison’’, martèle-t-il.