NETTALI.COM -  El Hadji Malick Sy Souris, ancien président de la Fédération Sénégalaise de football en 2002 et premier capitaine de l’équipe nationale de football et de la Jeanne d’arc de Dakar s’est éteint ce vendredi après une longue maladie, a appris Nettali. Il a écrit une belle page du football Sénégalais.

Dans une interview, il expliquait ce qui l’avait marqué en tant que football, mais aussi dirigeant de football.  «Dans la vie d'un foot­balleur, il y a toujours des moments de joie et d'au­tres plus tristes. C'est la loi du sport. Je dois dire d'abord que nous avons eu la chance d'avoir de grands dirigeants qui nous ont éduqué dans le res­pect de certains principes. Mon club, c'était la JA. Curieusement je suis né à quelques mètres de l'école de Médina qu'il me suffisait de traverser pour aller à l'école St Michel m'entraîner à la JA. On adhérait à l'époque à une couleur sans se demander pourquoi. Je suis parti à la JA à l'âge de treize ans. C'est là-bas que j'ai fait l'école de football avant d'y jouer en catégories cadette, junior et première. Les meilleurs souvenirs, c'est lors que nous avons été la première équipe à aller faire un stage en France. Nous avons préparé les jeux d'Abidjan en Bretagne avec Raoul Diagne, le fils de Blaise Diagne qui était notre entraî­neur. C'était une sommité du football international puisqu'il avait déjà joué en équipe de France. Il nous avait également préparé au concours de jeune foot­balleur où je m'étais classé quatrième. Il y avait à l'époque beaucoup de surdoués du foot comme Petit Tall et Sounkara du Foyer et, bien entendu, une certaine émulation qui nous poussaient tous à vou­loir franchir le palier supérieur », expliquait-il.

«II me revient un souvenir intéressant qui prouve que le Sénégal a toujours traîné certaines lacunes dont ce péché originel qui nous a toujours empêché de consentir des moyens suffisants dans les délais. Nous devions aller jouer aux jeux d'Abidjan et nous étions restés à Dakar pour faire notre stage. Nous devions rencontrer le Cameroun qui était parti faire sa préparation en France et y avait obtenu de bons résultats. Une prestation positive nous ouvrait les portes des demi-finales. Mais Raoul Diagne, en bon psychologue, avait laissé entendre que nous allions être mangés crus par le Cameroun, qu'on ne faisait pas le poids face à cette équipe. Ce discours avait bouleversé les grands joueurs que nous avions à cette époque. Je me rappelle avoir marqué mon plus beau but en équipe nationale dans ce match que nous avions remporté au finish par quatre buts à zéro. Notre génération n'a jamais perdu devant le Cameroun. Mais je crois que c'est la victoire sur la France en demi-finale par 2 à 0 qui est le plus beau souvenir, suivi de notre victoire finale sur la Tunisie. », se rappelle-t-il.

Son souvenir le plus amer, disait-il, c'est notre défaite 0 à 4 à Bamako. «Cette défaite a emporté l'équipe avec elle. A l'aller, nous avions pourtant battu le Mali par quatre buts ici, mais l'ar­bitre avait refusé le quatrième but sous prétexte que le match était terminé alors qu'il n'avait pas sifflé la fin du match. Nous sommes partis avec trois buts d'avance mais nous avions eu beaucoup de mal à rallier Bamako. On s'y est pris au dernier moment. On a voulu partir le vendredi, mais l'avion était en panne. On est resté ensuite à l'aéroport jusqu'à 22 heures pour nous entendre dire que le voyage était reporté au lendemain. Le samedi, l'avion était tou­jours en panne et on nous a mis dans des avions militaires. Nous étions arrivés à Bamako le samedi à 19 heures alors qu'on devait jouer le lendemain. On a pris un cinglant 4 à 0 parce qu'on n'était pas dans les conditions optimales pour jouer au foot. C'est après cette année qu'Allou a changé l'équipe avec des jeunes comme Matar Niang, Pape Diémé, etc. On était en 1965, j'étais en année de licence à la fac et j'ai donc arrêté ma carrière pour me rendre en France faire l'école des impôts. J'ai arrêté ma carrière très jeune, à 27 ans», se souvient-il.

C’est cet ancien dirigeant de la Poste du Port autonome de Dakar, celui qui avait mené le Sénégal à la finale de la Coupe d’Afrique et en quart de finale du Mondial en 2002 en tant que président de la Fédération sénégalaise de football que le Sénégal a perdu ce vendredi.

Nettali présente ses condoléances les plus sincères.