NETTALI.COM – A moins qu’il ne soit enfermé dans une sorte de paranoïa sécuritaire au lendemain de sa défaite, Aliou Sall croit tenir ses taupes. Le prédécesseur de Ahmad Aïdara accuse, sans les nommer, des membres de Benno bokk yakaar d’avoir financé l’opposition et promet l’enfer à tous ses détracteurs.

On risque d’aller vers un déballage au sein de Benno bok yakaar, au lendemain de la défaite de Aliou Sall à Guédiawaye.

En clair, animant une conférence publique hier dans la cité précitée, le frère du chef de l’Etat révèle : « Ils ont poussé la fumisterie jusqu’à oser m’appeler et appeler d’autres gens pour leur dire : ‘Est-ce qu’on ne va pas dialoguer avec Yaw ?’ Mais il n’y a pas de dialogue possible avec des gens qui ont érigé en principe politique le mensonge, la manipulation et le chantage. En tout cas moi, je ne participerai à aucune discussion dans ce contexte avec la liste opposée, encore moins ce soi-disant maire qui ne sait même pas diriger un conseil municipal. Nous allons présenter des candidats. Si on gagne ou on perd, nous allons l’assumer. Nous n’avons plus rien à perdre. Sinon, comment pouvez-vous comprendre qu’un maire, en direct, puisse insulter ses vis-à-vis politiques ? Ça, on ne peut pas laisser passer. Insulter le préfet de la République… Quel genre d’individu est ce monsieur qui ne cesse de répéter qu’il est le maire partout, comme s’il n’y croit pas lui-même ».

Aliou Sall de préciser sa pensée en ces termes :  « C’est une victoire qui n’a pas de logique politique. Il faut oser le dire. Nous avons analysé les résultats. Nous en connaissons les facteurs. Mais le moment venu, nous allons les présenter. Mais retenez que cette défaite à Golf-Sud, Sam Notaire et au niveau de la ville de Guédiawaye est plus technique qu’électorale. Oui, il y a eu des faux-pas et il faut les assumer de part et d’autre. Il faut les analyser et les corriger. On a manqué d’unité dans certains endroits. Cela a eu un impact. Nous avons été très optimistes, car on ne pouvait pas penser perdre ce département de telle sorte que notre énergie s’est émoussée. Nous avions cru que nous avions déjà gagné. Ce n’était pas le cas, parce qu’un combat, notamment électoral, n’est jamais gagné d’avance. Mais moi, j’ai la ferme et profonde conviction que nous avons une écrasante majorité à Guédiawaye ».

En direction des prochaines législatives, Aliou Sall  remobilise ainsi les troupes. « Toute autre logique n’est pas intelligente. Ces pauvres jeunes, d’autres centaines de personnes qui recevaient l’appui de la ville de Guédiawaye, que vont-ils devenir ? On a géré la ville en trouvant aux jeunes de l’emploi ; on a développé cette ville. Aujourd’hui, on a tellement joué qu’on a perdu la ville. Et maintenant où est-ce que nous allons revendiquer ? C’est pareil pour nous autres responsables. Ne croyons pas qu’en nous affaiblissant les uns les autres, on peut tirer notre marron du feu. C’est une illusion. Concentrons-nous sur l’essentiel. Mes camarades me l’ont reproché, nous avons été trop raisonnables, fair-play et joué la carte de la démocratie. A partir d’aujourd’hui, les acteurs politiques de Guédiawaye auront en face d’eux un autre Aliou Sall. Je vous ai averti. Je ne tolérai plus un seul mot d’écart. Je vais écraser toute personne qui essayera de me manquer de respect. Je ne le dis pas non seulement pour les acteurs politiques locaux, mais c’est valable pour les acteurs politiques au niveau national y compris ceux qui sont dans nos rangs et jouent de la fumisterie et qui ont donné de l’argent à l’opposition. Et dans les semaines à venir, je vais les dénoncer. Il faut que cela s’arrête, car je ne vais plus le tolérer», termine-t-il son propos.