NETTALI.COM- Association de malfaiteurs et  vol en réunion commis la nuit avec violence et usage d’arme, tels sont les faits pour lesquels El Hadji Ba, Mamadou Wade et Amadou ont été jugés à la barre de la chambre criminelle de Dakar. Il est reproché à ces derniers d’avoir agressé un boutiquier à Tivaouane Peulh. Le parquet a ainsi demandé qu’ils soient condamnés à la perpétuité. Ils connaitront leur sort le 15 février 2022.

El Hadj Ba, Mamadou Wade et Amadou Dia ont été attraits à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour association de malfaiteurs et  vol en réunion commis la nuit avec violence et usage d’arme. Des faits qui risquent de leur coûter cher d’autant plus qu’ils peuvent, si le juge suit le parquet, rester en prison pour le reste de leur vie. Le maitre des poursuites a requis la réclusion criminelle à perpétuité.

Les faits ont eu lieu à Tivaouane Peul. Dans leur retraite, ils ont pris la direction de la forêt classée de Mbao. Mais, ils ont été pris en chasse par les populations et arrêtés. Conduits à la police et présentés comme étant ceux qui ont agressé le boutiquier Mamadou Yaya Diallo, ils ont été formellement identifiés par la victime qui déclarait, dans son audition, que c’est vers minuit, au moment où il s’apprêtait à fermer boutique, que les trois gus ont débarqué, armés de coupecoupe. El Hadj Ba s’est dirigé vers le comptoir pour s’emparer de la recette journalière, pendant que les autres étaient devant la boutique à faire le guet, pour s’assurer que personne ne s’approche des lieux. Les voisins ont été alertés par les cris de détresse du boutiquier dont l’orteil et le bras avaient été sectionnés. Les accusés ont pris la fuite, avant d’être rattrapés dans la forêt classée de Mbao.

Face aux juges, les accusés ont contesté catégoriquement les faits. À les croire, ils ont été interpellés à la cité Apix, alors qu’ils se rendaient à un “Thiante’’. Même si, deux d’entre eux, en l’occurrence Mamadou Wade et Amadou Dia, avaient été condamnés dans le passé pour des faits similaires.

Pêcheur de profession, Mamadou Wade explique que le jour des faits, il avait quitté sa maison, à Tivaouane Peulh, pour se rendre à la cité Sapco pour assister à un “Thiante’’. “Lorsque j'ai quitté mon domicile, je suis parti à la rencontre de mes deux amis. C’est en cours de route que des individus nous ont interpellé en nous disant qu'une agression venait de se produire. On nous a ensuite conduits à la boutique avant de demander à la victime s'il nous reconnaissait. En premier lieu, le boutiquier a répondu par la négative, avant de révéler ensuite que nous étions ses agresseurs’’, narre-t-il.

Entendu en qualité de témoin, Souleymane Sané a enfoncé le clou, en déclarant avoir reconnu les accusés. C’est de son balcon, dit-il, qu’il a aperçu El Hadj Ba tenant un couteau. Plus tard, il a été rejoint par ses acolytes, sortis de la boutique. “J'ai sauté du balcon, tout en criant pour ameuter le voisinage. Au cours de la course-poursuite, ils ont pris la direction de la forêt. Pour les appréhender, nous nous sommes séparés en deux groupes’’, témoigne-t-il.

Conforté par ce témoignage, le ministère public a soutenu que les faits sont suffisamment démontrés. Pour lui, l’accusation est fondée, car ils ont mûri leur plan en se donnant rendez-vous en ce lieu. Ainsi, le parquetier a demandé au juge de les retenir dans les liens de la prévention et de les condamner, chacun, à la réclusion criminelle à perpétuité.

La défense a jugé  très sévère le réquisitoire car les conseils  estiment qu'il n’y a pas suffisamment de preuves dans cette affaire. Par conséquent, ils ont plaidé l'acquittement pur ou au bénéfice du doute.

L’affaire mise en délibéré, la chambre rendra sa décision le 15 février prochain.