NETTALI.COM - La justice sénégalaise va présenter un tout autre visage d’ici 2027. Une mutation qui va reposer sur l’ambitieux programme de modernisation que le ministère de la Justice compte mener. Adopté, puis arrêté à la somme de 250 milliards FCfa, dans le budget de 2020, le Garde des sceaux, Me Malick Sall a présenté les futurs joyaux des services de la justice sénégalaise. C’était à l’occasion de la conférence nationale des chefs de parquet qui s’est tenue sous la présidence du Garde des Sceaux. 

La rencontre a été rehaussée par la présence effective du Directeur des Affaires criminelles et des grâces (Dacg), M. Yakam Leye, du Premier président de la Cour suprême, Cheikh A. T. Coulibaly, ainsi que des procureurs de la République. La réunion avait pour thématique: «Les innovations majeures introduites par les dernières réformes des lois, portant Code pénal et Code de Procédure pénale : Les exemples du bracelet électronique et de l’Office National de Recouvrement des Avoirs criminels (Onrac)».

Dans son discours, le ministre de la Justice est revenu sur le scandale du trafic de visas et de passeports diplomatiques dans lequel, l’impartialité de la justice est mise en question, le Garde des Sceaux a asséné ses vérités : «Au Sénégal, on a toujours tendance à parler. Mais fondamentalement, vous savez tous que ceux-là qui parlaient, leurs droits ont été respectés. Quelqu’un qui est poursuivi pour des faits aussi graves et qui bénéficie d’une liberté provisoire dans un délai de 3 mois, prouve que la justice a fonctionné normalement. Je peux vous assurer qu’elle fonctionnera normalement pour les autres», a-t-il soutenu, avant de conclure. «D’autres personnes ont été mises sous mandat de dépôt. Ce sont des députés de la République. Donc c’est vous dire également que l'expression, «Fa Mbaxana Yi Doné Benn», (tous égaux devant la loi Ndlr :), est une réalité au Sénégal », déclare Me Malick Sall.

Poursuivant, le ministre de la Justice a magnifié la volonté de l’État de moderniser la justice. «C’est la première fois que le président de la République, Macky Sall accepte d’investir massivement dans le secteur de la justice. Parce qu’on ne peut pas parler d’un Etat moderne sans une justice moderne. Pour y parvenir, un budget de 250 milliards FCfa qui va concerner toutes les infrastructures des juridictions dans ce pays sera mobilisé. La prison de Rebeuss sera transférée. A la place sera construite la cité de la justice qui regroupera la Chancellerie, la Cour Suprême... En clair, à la place de l’actuelle prison de Rebeuss, sera érigée la cité de la justice. Aussi, 9 prisons et une maison de l’éducation surveillée pour une meilleure prise en charge des enfants qui sont en difficulté, ou qui sont en conflit avec la loi seront bâties. Dans 6 ans, sur le plan de l’infrastructure, la justice sénégalaise sera positionnée à un standard mondial», a promis le Garde de Sceaux. Relativement au port de bracelet électronique, Me Malick Sall s’est voulu clair: «Le bracelet électronique sera fait sur la base de satellite. C’est une innovation majeure qui va contribuer au désencombrement des prisons. Du coup, dès l’instant que le prévenu remplit toutes les garanties de représentabilité, il pourrait demander à être mis sous surveillance d’un bracelet électronique. Mais, il appartient au juge d’instruction ou d’exécution des peines de faire la proposition, s’il estime que le bénéficiaire remplit toutes les conditions.»