NETTALI.COM - La commémoration de la Journée internationale de l’aviation civile a coïncidé avec le quatrième anniversaire de l’ouverture de l’AIBD. Occasion saisie par le coordonnateur de l’Intersyndicale des travailleurs de l'Aéroport international Blaise Diagne pour lister leurs préoccupations.

 Le responsable de l’intersyndicale travailleurs de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) a profité de la tribune offerte, mardi, par la célébration de la journée internationale de l’aviation civile et le 4-ème anniversaire de l’infrastructure aéroportuaire, pour attirer l’attention des autorités sur la situation sociale des travailleurs, notamment celle des intérimaires.

Divers représentants des structures de l’aéroport avaient pris part à un panel sur les innovations au cœurs des stratégies de développement du hub aérien sénégalais.

La compagnie aérienne nationale Air Sénégal SA, la société gestionnaire de l’aéroport, LAS, l’AIBD, l’ASECNA, le Bureau enquête et accident (BEA), l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), entre autres, avaient pris part à ces échanges.

A la suite des innovations listées dans divers domaines par les intervenants, qu’elles soient mises en œuvre, projetées ou en cours de réalisation, le coordonnateur de l’Intersyndicale, Cheikh Wade a insisté sur la situation des intérimaires.

Ce sont, a-t-il dit, des acteurs à part entière du processus de ‘’transfert en douceur’’ de 456 travailleurs des Aéroports du Sénégal (ADS), qui ont été reversés à la société gestionnaire de l’AIBD, LAS, pour le démarrage en 2017 du nouvel aéroport.

Quatre ans après la mise en service de l’AIBD, ‘’jusqu’à présent, il y a des intérimaires (et des détenteurs de) CDD qui attendent d’être embauchés’’, a dit Cheikh Wade.

Il a souligné la ‘’résilience’’ dont ont fait preuve les travailleurs, fortement touchées par la pandémie de covid-19 dans certaines structures de l’aéroport, parce qu’étant mis en chômage technique et ne recevant que 60% de leur salaire.

Les doléances des travailleurs portent aussi sur une amélioration de la formation d’une bonne partie des travailleurs, parmi lesquels des techniciens, des agents de sûreté, de la navigation, de l’exploitation et de la gestion aéroportuaire.

’’Nous avons été formés plus ou moins pour une prise en main des infrastructures aéroportuaires, mais jusqu’à présent, beaucoup de travailleurs attendent d’être mieux formés, pour mieux assurer les services rendus à nos usagers’’, a relevé M. Wade. ‘’La formation est la clef de la performance dans le domaine où nous officions’’, a-t-il noté.

Concernant l’habitat social, les travailleurs avaient demandé à acquérir des espaces d’habitation dans l’environnement immédiat de l’aéroport, conformément aux exigences des métiers aéroportuaires qui veulent qu’ils soient logés non loin de leur lieu de travail.

Le gouvernement à travers le président de la République avait ‘’répondu favorablement’’ à cette requête, en leur octroyant les espaces demandés, a-t-il dit. ‘’Mais jusqu’à présent nous nous attendons à l’effectivité de cette (décision)’’.

Cette question est ‘’en train de traîner quatre ans après le début de l’aéroport pour quelque chose qui devait être réglé immédiatement après le transfert’’, a-t-il déploré.

Selon lui, des notifications leur ont été faites sur des espaces à Daga Kholpa. La procédure devait passer par certaines structures de l’Etat dont la société d’aménagement du foncier et de rénovation urbaine, a-t-il poursuivi, non sans faire constater que ‘’jusqu’à présent, c’est le statu quo’’.

Tout comme l’habitat, la demande des travailleurs de participer à hauteur de 5% aux actions de la société gestionnaire, tarde aussi à être effective, malgré des assurances qui leur ont été données dans ce sens, lors du transfert, a fait valoir Cheikh Wade.

‘’Ces quatre ans, nous allons les fêter, mais il faudrait qu’on soit réaliste. L’aéroport marche, mais il y a beaucoup de difficultés. Il ne faut pas qu’on s’arrête à tresser des lauriers et à dire que tout est rose’’,, a t-il souligné, en des propos repris par l'Agence de presse sénégalaise.

‘’Absolument pas, tout n’est pas rose’’, a-t-il dit, invitant les responsables à une ‘’introspection pour voir ce qui ne marche pas, (et) pour mieux avancer’’.

Le syndicaliste a invité les autorités aéroportuaires à faire du ‘’fast track’’ (de l’accélération), tel que préconisé par les autorités étatiques, pour prendre en charge ces ‘’questions lancinantes’’.

Le directeur de la qualité et de la gestion de la sécurité de l’ANACIM, représentant sa structure à cette rencontre a indiqué avoir transmis séance tenante ces doléances à qui de droit.

’’Vos doléances ont très bien été entendues. Je peux même vous dire qu’elles ont déjà été transmises via WhatsApp à mon patron et elles seront transmises dans les plus brefs délais, j’en suis sûr, au ministre’’’, a-t-il dit.

Il a rassuré les travailleurs quant à la ‘’disponibilité’’ des autorités à étudier avec eux tous les points évoqués, afin d’y trouver des solutions. ’’Rien ne peut se faire sans l’apport des travailleurs’’, a-t-il fait remarquer.