NETTALI.COM - Des djihadistes présumés ont pris pour cible un véhicule de transport dans lequel se trouvaient des civils. L’attaque n’a été revendiquée par aucun des nombreux groupes armés qui sévissent dans le pays.

Les conflits qui déchirent le Mali ont fait de nouvelles victimes. Au moins 30 personnes ont été tuées, vendredi 3 novembre, près de Bandiagara, dans le centre du pays, dans une attaque perpétrée par des individus soupçonnés d’être des djihadistes.

« Les civils étaient dans un véhicule de transport. Les passagers ont été mitraillés et le véhicule a été brûlé. L’Etat a envoyé des forces de sécurité sur place », ont déclaré des autorités locales de la région de Mopti à l’Agence France-Presse. Un élu de la localité de Bandiagara a confirmé ce bilan et précisé que, parmi les victimes, se trouvaient « des enfants et des femmes et des disparus ». Les forces de sécurité ont été envoyées sur place, selon les mêmes sources.

Dans un communiqué diffusé samedi par la télévision publique, le gouvernement de transition a annoncé un bilan de 31 morts et 17 blessés. Il assure que « toutes les mesures seront prises pour arrêter et punir les auteurs de cet acte ignoble ».

L’attaque n’a été revendiquée par aucun des nombreux groupes armés qui sévissent dans le pays.

Des milliers de victimes depuis 2012

L’Association pour le développement de Bandiagara (ADB) a condamné « une attaque lâche et criminelle » et demandé aux autorités de prendre toutes les dispositions nécessaires pour protéger les populations et leurs biens.

Un conflit intercommunautaire sévit dans la région de Mopti, théâtre de l’attaque de vendredi. Les tensions entre les sédentaires dogon et les Peuls à majorité nomade y sont récurrentes en raison des différends liés aux champs et à la transhumance.

Les forces de sécurité y sont également les cibles d’attaques régulières des groupes armées. Le 7 octobre, seize militaires ont été tués lors de l’attaque d’un convoi de l’armée malienne entre les localités de Koro et Bandiagara. Il s’agissait alors de l’attaque la plus meurtrière frappant l’armée malienne depuis le 19 août et l’assaut d’un convoi sur la route entre Boni et Douentza, dans le centre du Mali, qui avait fait dix-sept morts.

Le Mali est livré depuis 2012 aux agissements de groupes affiliés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique, ainsi qu’aux violences de toutes sortes perpétrées par des bandits et des milices autoproclamées d’autodéfense. Les violences, parties du nord, se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires, et des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines. La prise du pouvoir des militaires à la faveur d’un putsch en 2020 au Mali n’a pas enrayé la spirale de violences.

Le Monde avec AFP