NETTALI.COM - Pour avoir refusé de donner sa part du butin à son cousin, le jeune Paté Bâ a été sauvagement tué d’une balle dans la tête par ce dernier. Le présumé assassin qui avait tendu un guet-apens à sa victime, est arrêté par la gendarmerie de Kaffrine et envoyé en prison. Retour sur un règlement de comptes qui a mal tourné.

Le village de Lélène, dans la commune de Boulel (région de Kaffrine), vient d’être secoué par une vilaine histoire de règlement de comptes qui a finalement tourné au drame. Cette affaire met sur la sellette deux cousins directs, la victime Paté Bâ et son présumé assanin A.S. D’après  des sources de L’Observateur, ses deux parents qui s’entendaient comme deux larrons en foire, sont curieusement devenus des ennemis jurés. Alors, leurs proches qui ont constaté le pourrissement de cette relation vieille de plusieurs années, ignoraient pourtant  les causes. Cependant, ils entendaient souvent A.S. réclamer de l’argent à son cousin Paté Bâ. Les habitants du village de Lallène, qui pensaient que Paté Bâ avait contracté uniquement une dette auprès de son cousin, ont finalement compris qu’ils ignoraient les causes profondes du différend opposant les deux parties. Seulement, ils auront la bonne information après l’assassinat  de Paté Bâ. Celui-ci a été abattu par balle dans la nuit du 12 au 13 octobre, aux environs  de 20 heures. Cette nuit-là, le jeune homme qui  était très loin d’imaginer qu’il était en train de vivre ses derniers instants, avait quitté le village de Moudji à bord de sa moto pour rentrer chez lui à Lallène. Après avoir parcouru quelques kilomètres, le conducteur qui roulait dans la pénombre, a eu la peur de sa vie, au moment de traverser la forêt touffue séparant les deux localités. Tombant  sur des troncs d’arbre jonchant la voie, Paté Bâ  a été obligé de ralentir pour éviter de butter sur ces obstacles et finir sa course par terre. Dès qu’il s’est arrêté dans le but de contourner l’obstacle,  des individus qui l’avaient tendu le guet-apens ont ouvert le feu sur lui. Très  adroits, ses bourreaux l’ont atteint à la tête à l’aide d’un fusil de chasse muni de  balles à chevrotine. Touchée à cette partie sensible, la victime est tombée par terre. Pendant qu’elle agonisait les auteurs de cet assassinat ont pris la fuite. Ce n’est qu’au petit matin que la découverte macabre sera  faite par un berger qui conduisait ses bêtes. Il est tombé sur le corps sans vie de Paté Bâ.

Informés, les éléments de la Brigade de gendarmerie de Kaffrine se sont rendus sur les lieux du drame pour recueillir les premiers éléments leur permettant d’ouvrir une enquête. A l’analyse des troncs d’arbres jonchant la route, des débris de balle et la laideur des blessures relevées sur le corps du défunt, les hommes en bleu, ont vite compris qu’un guet-apens a été tendu à la victime avant de la tuer. La dépouille de la victime a été acheminée à la morgue du centre régional hospitalier de Kaffrine, pour les besoins de l’autopsie. La mort par balle a été confirmée par le médecin, lequel a conclu que Paté Bâ est décédé des suites d’une blessure causée par une arme à feu. Les hommes du Commandant Baldé, qui ont finalement identifié le défunt, ont effectué un transport au village de Lallène où  il vivait. Rompus à la tâche, ils ont interrogé l’entourage immédiat de la victime pour avoir une idée sur ses fréquentions et sur ses relations avec ses camarades d’âge. Comme si elles se sont passé le mot, l’écrasante majorité des personnes interrogées ont révélé que le défunt n’était plus en bons termes avec A.S, lequel passait son temps à lui réclamer de l’argent. Elles ont déclaré qu’elles ne savaient rien du différend financier opposant les deux cousins. Poussant leurs investigations, les enquêteurs ont décidé de prendre langue avec le mis en cause. Cependant, ce dernier avait quitté son domicile depuis l’éclatement de cette affaire. Il était ainsi resté introuvable. Sachant qu’il est dans la ligne de mire des enquêteurs, le jeune homme faisait le tour des charlatans de la contrée pour se doter d’une protection mystique qui lui permettrait d’échapper à la Justice. Après une cabale de plus d’une semaine, A.S, localisé par une entreprise de téléphonie mobile dans plusieurs villages  du Ndoucoumane, pensait qu’il ne sera jamais inquiété par la Justice grâce à ses talismans et autres bains mystiques qu’il bénéficiait. Le 20 octobre dernier, il s’est rendu lui-même dans les locaux de la gendarmerie de Kaffrine. Interrogé sur ses relations avec son défunt cousin, il a déclaré qu’ils s’entendaient à merveille. N’étant pas nés de la dernière pluie, les enquêteurs ont enfin percé le mystère entourant cet assassinat. Il se susurre que  le présumé assassin A.S. avait tendu un guet-apens à son cousin dans le but de régler ses comptes avec lui. Le mis en cause, accompagné de son acolyte, avait commis un vol portant sur un important butin. Pour éviter d’être appréhendés, ils auraient confié à Paté Bâ, la vente du produit volé, estimé à plus de 3 millions de FCfa. Cependant, celui-ci qui avait réussi à brader tout le butin, aurait refusé de partager l’argent avec le reste de la bande. A.S. qui partage le même village que lui, lui réclamait sans cesse ladite somme. Seulement, il refusait de respecter son engagement dans la mesure où, il était persuadé que ses amis ne porteront jamais plainte contre lui et ne diront non plus les causes du différend les opposant. N’en pouvant plus, A.S. a opté la forme radicale pour se venger contre son cousin. Il lui a ôté  la vie de manière atroce. Le présumé meurtrier qui continue de réfuter les faits, a été déféré au parquet de Kaffrine.