NETTALI.COM-La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) a partagé, hier, son rapport d'analyse sur les résultats scolaires de l'année 2021.

Le premier panel de la Cosydep dénommé ''Nos vacances pour l'école 2021'' s’est tenu hier. Selon le directeur exécutif Cheikh Mbow, cette initiative vise à optimiser les vacances et à les faire avancer dans les causes défendues. ‘’L'objectif de 'Nos vacances pour l'école 2021' est d'anticiper, de créer un cadre de réflexions prospectives, capter l'attention des décideurs’’. Cette initiative, ajoute-t-il, peut être considérée comme une anticipation intelligente des conflits. En tout cas, la rencontre a permis de faire l'analyse des résultats scolaires de l'année 2021. Le consultant Abdou Diaw a présenté un rapport sur les résultats des examens du CFEE, Bfem et du Bac allant de 2005 à 2021, avec un focus sur les trois dernières années 2019, 2020 et 2021. Pour le CFEE, il a sorti trois grandes périodes. La première va de 2005 à 2010, avec une évolution en dents-de-scie, entre 40 et 70 % des taux de réussite. Dans cette période, le taux le plus élevé a été enregistré en 2008, avec 70,7 %.

Dans la deuxième période de 2010 à 2013, l'élément le plus marquant a été le changement du mode d'évaluation basé sur l’évaluation des compétences, avec la généralisation du nouveau curriculum de base. Dans cette phase, les résultats ont chuté, en 2013, à 33,9 %. Ils sont remontés en 2014, pour s’établir à un taux de 34,3 %. Puis 58,23 % en 2016. Mais une autre chute a été notée en 2018, avec 55,50 %, avant de connaitre une nouvelle hausse, avec 72 % en 2020. Ce qui révèle être le taux d'admission le plus élevé en CFEE. ''En 2021, on a une chute. Le taux est passé de 72 à 62 %’’, expose le consultant Abdou Diaw relayé par EnQuête. ‘’Le deuxième tableau, ajoute-t-il, a montré qu'en sortant de la période des dix ans, en comparant les taux de réussite sur les trois années 2019 et 2021, on s'est rendu compte qu'en 2021, il y a une chute’’, a-t-il signalé.

D’après son analyse, la manière dont 2020 a été gérée a été exceptionnelle, avec la concentration de l'ensemble des acteurs, l'éclatement des classes, l'allègement des curricula qui constituent, à ses yeux, des facteurs déterminants en 2020. ‘’En 2021, le taux a baissé de 6 points (67,9 %)‘’ La même analyse a été faite pour le Bfem. Sur la période 2005-2009, le taux de réussite a tourné autour de 30 %. Le taux le plus faible a été enregistré en 2005, avec 30,2 %. En 2010-2015, le taux a été de 40 %. De 2016 à 2021, le taux de réussite a été supérieur à 50 %. En 2017, il a atteint 45,1 %. Le taux le plus élevé a été enregistré en 2020, avec 74,12 %. ‘’En 2021, le taux a baissé de 6 points, avec un pourcentage de 67,9 %’’, livre-t-il. Comme tentative d'explications, il fait savoir que 2020 a été une année de performances. Ainsi, les mêmes arguments constatés pour le CFEE restent valables.

Dans les académies, des performances assez remarquables, à Tambacounda avec 82 % et à Kolda avec 81 %. Pour le Bac, le même schéma a été utilisé. Sur la période 2005- 2010, le taux de réussite est dans la fourchette de 40 %, sauf en 2009 où le taux de réussite a été de 34,7 %. En 2013, il était de 38,49 %. Il y a eu une troisième tendance constituée par les deux dernières années. En 2021, il y a une petite chute. En 2006-2007, le taux était de 48,62 %. En 2021, le taux était de 37,37 % ; en 2020, il s’est établi à 38, 22 % et à 37,71 %, en 2019. Ainsi, une analyse croisée des résultats a été faite pour le Bac, entre le Sénégal et quelques pays de la sous-région. Le Sénégal a eu un taux de réussite de 45 % en 2020 ; le Bénin 64 %, le Mali 50 %, le Niger 29%, la Guinée 35 %, la Côte d'Ivoire 29 % et la Mauritanie 8 %.

Recommandations

‘’Les recommandations consistent à voir les mesures à prendre en direction du ministère de l'Éducation nationale, des inspections d'académie, des collectivités locales, des inspections d'académie, de la société civile, des parents d'élèves et des enseignants. La recommandation majeure est l'union des acteurs qui doivent se mettre ensemble’’, a soutenu Abdou Diaw.

Ensuite, le directeur exécutif, Cheikh Mbow, est revenu sur les défis du système éducatif. Il a listé une faible efficacité, une crise répétitive, une dévalorisation du corps enseignant, un déficit de soutien à l'endroit des élèves. Tout ceci, a-t-il dit, mène à un paradoxe, car, selon lui, une expertise avérée, une exigence de changement de paradigmes existent dans le système éducatif. ‘’En 2020, il y a eu la fermeture des classes qui a bouleversé les enseignements. La Covid-19, qui a montré les insuffisances d'approvisionnement en eau des classes pléthoriques pour assurer le suivi du respect de la distanciation, un déficit en tables-blancs, une exigence de financement endogène’’, souligne-t-il. Ainsi, pour le directeur exécutif de la Cosydep, cette initiative va permettre une préparation optimale de la prochaine rentrée. ''Pour que les écoles soient prêtes à fonctionner dès le premier jour, nous devons être dans une posture ouverte, constructive, en apportant une solution. Construire des consensus forts entre les acteurs, une mobilisation soutenue en faveur d'une année scolaire apaisée, réussie’’, soutient Cheikh Mbow.

Dans ses objectifs, il souhaite construire des pistes de solution facilitant une prise de décisions éclairées grâce à un débat pluriel. Comme autre objectif, signale Cheikh Mbow, le premier panel permet d'identifier les nouveaux défis, planifier des actions concrètes et formuler des recommandations.