NETTALI.COM-Invité du Jury du dimanche, Dr Babacar Niang, médecin chef à Suma Assistance, alerte sur les ravages du Delta chez les jeunes. Il demande d’arrêter plusieurs vaccins sur un même virus.

Le climat qui prévaut dans les centres de santé est catastrophique. L’alerte est faite par le spécialiste des Urgences et non moins médecin-chef à Suma Assistance, Dr Babacar Niang. L'invité du Jury du dimanche, a fait des confidences douloureuses sur les ravages du variant Delta chez les jeunes.  « Rien qu'à Suma Assistance, des jeunes de 32-42 ans sont intubés et ventilés.  Il y a un jour, on a perdu sept jeunes notamment trois dans la nuit et quatre dans la journée », a annonce-t-il avec regret. Il a, dans le même sillage, expliqué comment le virus agit sur l’organisme de l’être humain. « Le virus s'en prend aux poumons. Les jeunes qu'on perd, c'est 50%, très vite, on voit l’absence de foyer pulmonaire. On fait tomber dans le protocole trois antibiotiques, résultat, 10 jours après, 12% de lésions au niveau des poumons. Donc l'antibiotique n'a servi à rien. Si l'antibiotique marchait, deux suffiraient », a-t-il souligné.

De l’avis de Docteur Niang,  le virus s'attaque aux poumons parce que c'est là où il trouve tout ce qu'il lui faut. « Il y a de l'oxygène pour vivre, du sang qui amène des nutriments. Donc, il s'installe là », fait-il savoir avant d’ajouter : « il s’agira de l’y déloger ». Mais, précise-t-il : « le délogement qu'on a actuellement et qui est le plus efficace, c'est le système immunitaire. Il faut qu'on vous aide avec des vitamines, et avec de la bonne nourriture. Malheureusement, on ne mange pas quand on est malade. Les médecins sont en train de trouver des bains de bouche pour arriver à rendre le goût aux malades ».

« Il faut qu'on arrête d'avoir 40 vaccins pour un seul virus »

A en croire Dr Babacar Niang, Suma Assistance est débordée. Il est passé de 7 lits depuis la première vague à 37, aujourd'hui. S’agissant des vaccins, il indique qu’on est en période d’essai thérapeutique. Ainsi, il demande aux Sénégalais d’être conscients du danger. « En tant que médecins, on est dedans. On bondit et on rebondit. Parce que ça finit, ça recommence, c'est revenu avec Delta. Il faut les moyens, il faut du temps et il faut aussi des gens. On tient à remercier le personnel médical, on n'a vu personne reculer alors que nombre d'entre eux ont chopé le virus et certains meurent. Le vaccin n'a pas pris le temps qu'il faut. La vérité, c'est de dire qu'il n'y a pas de traitement, protégez-vous. Si le vaccin est efficace, prenez-le. Il faut qu'on arrête d'avoir 40 vaccins pour un seul virus », dit-il.