NETTALI.COM - Le dialogue national, lancé en grande pompe au lendemain de la présidentielle de 2019, semble finir en eau de boudin. En clair, réunies ce dimanche 11 juillet, quatre grandes organisations regroupant des partis de l'opposition et des mouvements de la société civile ont claqué la porte. Cela, en dénonçant véhément, ce qui s'apparente à une démarche unilatérale de la mouvance présidentielle. 

Quatre grandes organisations regroupant des partis de l'opposition et des mouvements de la société civile  (CRD, M2D,  JOTNA, FDS/Les Guélewars) ont décidé de quitter le dialogue national. Portant leur parole, le leader de la République des Valeurs, Thierno Alassane Sall, a, lors de leur rencontre avec la presse ce dimanche, d'emblée rappelé que "la réélection du président Macky Sall était contestée du fait de la loi sur le parrainage, qui écartait de la course des candidats sérieux". "Il avait pis à témoin les chefs religieux et d'autres leaders d'opinion pour proclamer une volonté de mettre fin aux irrégularités. On a crû en sa bonne foi, pensant qu'il n'allait pas briguer une troisième candidature pour se concentrer sur la nécessité de développer enfin ce pays. Sa parole souffrait d'une déchéance de crédibilité, mais de nombreux acteurs avaient favorablement répondu à son appel, puisque le dialogue était porté par des personnalités, sans coloration politique connue, réputées pour leur sens du patriotisme. Après des échanges qui ont duré deux années, sous l'égide de la communauté internationale, tout est à refaire", déclare Thierno Alassane, qui en veut pour preuve, le rejet, par la majorité, de la proposition portant sur le bulletin unique, en usage dans plusieurs démocraties africaines.

L'ancien ministre de l'Energie rappelle aussi les blocages autour des articles L.31 et L.32, qui pense-t-il, portent atteinte aux acquis démocratiques arrachés de haute lutte. "Tous ces points sont consignés dans la lettre qu'on lui a adressée le 29 juin dernier et il ne trouve rien de mieux à faire que de vouloir faire passer une loi, demain, en procédure d'urgence. Toutes choses qui démontrent que le président de la République n'est pas disposé à mener le dialogue à bon port", accuse TAS.

Thierno Alassane Sall d'annoncer que des délégations vont être très prochainement envoyées aux différentes familles religieuses pour amener le chef de l'Etat à entendre raison, au lieu de vouloir "réduire l'opposition à sa plus simple expression".

Pour finir, il demande aux forces vives de la nation sénégalaise de se tenir prêts pour recueillir les mots d'ordre des organisations de l'opposition et de la société civile citées plus haut, aux fins d'apporter la riposte qui convient