NETTALI.COM - La réclusion criminelle à perpétuité, c’est la peine qu’encourt Mbodiel Diop, jugé à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour assassinat. Il sera fixé sur son sort le 12 juillet prochain.

Au Sénégal, voyager à l’étranger, surtout dans le continent européen ou américain est synonyme de réussite. Les gens attendent avec impatience le retour du voyageur tout en espérant qu’il rentre au bercail avec les poches pleines d’argent. Et quand ce dernier revient au Sénégal refoulé ou les mains vides, c’est une grande déception pour les siens. C’est le cas de l’accusé Mbodiel Diop qui s’est présenté, ce lundi 28 juin, à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour répondre des chefs d’assassinat.

Un acte criminel qu’il aurait commis le 9 décembre 2018, suite à des moqueries qu’il ne cessait de recevoir des membres de sa famille. Il est accusé d’avoir assassiné l’épouse de son frère. "J’ai agi ainsi parce que j’étais exaspéré par les railleries de ma famille, qui me traitait de raté, depuis mon retour d’émigration", explique-t-il pour tenter de justifier l’irréparable. Avant d’ajouter : "ils ont l'habitude de m'insulter et ma mère ne m'a jamais considéré. La victime ne cessait de me lancer des piques. Elle disait que j'ai raté ma vie." Si ce manque de considération des membres de sa famille lui a poussé à l’extrême, il a également tenté de faire croire qu’il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales.  "Je souffre de problèmes mentaux. J’ai été malade de 1990 à 2006. Je dois même être interné à l'hôpital Fann car j'entends des voix qui résonnent dans ma tête. C'est après mon retour au pays que la maladie s'est manifestée", indique-t-il.

Cette déclaration est confortée par le témoignage de sa mère à l'enquête. Laquelle a fait état des problèmes psychiques de son fils et de ses écarts de comportements qui, parfois, frisaient l’indiscipline. Cependant, elle a laissé entendre que la vieille la victime avait traité  l'accusé d'homosexuel.

Mais, malgré les explications de sa mère, l’accusé n’a pas eu aucun brin de remord sur ce qu’il a fait. Il l’assume en intégrité. Les motivations ? Il raconte : "Je suis sain et sauf. Ce que j'ai fait, c'est du djihad. C'est vers les coups de 3h du matin que je suis allé acheter un couteau. Il n'a pas servi à grand chose, j’en ai acheté un autre. L’un à 700F, l’autre à 500 F. Je l'ai poignardée au ventre. J’avoue que vers les années 89, je faisais partie de deux bandes de cambrioleurs", confie-t-il aux juges.

La représentante du parquet a, dans son réquisitoire, écarté la thèse de la démence car, à son avis, l’accusé a toujours soutenu un récit clairvoyant. Ainsi, elle a requis la peine maximale.

Pour Me Seyba Danfakha, en demandant la perpétuité, le ministère public est en train d’apporter une mauvaise solution car l’accusé a plutôt besoin de soins. A son avis, le juge d’instruction aurait dû ordonner une expertise psychiatrique.

Le verdict sera rendu le 12 juillet prochain.