NETTALI.COM - Au moins 50 personnes ont été tuées la nuit dernière dans deux attaques contre des villages de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) dans ce qui pourrait être la pire nuit de violence que la région ait connue depuis au moins quatre ans, a déclaré lundi le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST).

L'armée et un groupe local de défense des droits civils ont accusé les Forces démocratiques alliées (FDA), un groupe islamiste basé en Ouganda, d'avoir attaqué le village de Tchabi et un camp de déplacés près de Boga, un autre village.

Les deux localités sont proches de la frontière de l'Ouganda.

Albert Basegu, responsable d'un groupe de défense des droits civils à Boga, a déclaré à Reuters par téléphone qu'il avait été averti de l'attaque par des cris chez un voisin.

"Lorsque je suis arrivé sur place, j'ai découvert que les assaillants avaient déjà tué un pasteur anglican et que sa fille était également gravement blessée", a-t-il dit.

Le KST, qui cartographie les troubles dans l'est de la RDC depuis juin 2017, a déclaré sur Twitter que 28 personnes avaient été tuées à Boga et 22 à Tchabi.

"Parmi les victimes de l'attaque de Tchabi se trouve la femme du chef de la chefferie de Banyali-Tchabi", précise le groupe de recherche, selon qui il s'agit du plus lourd bilan jamais enregistré par le KST pour une seule journée.

Selon les Nations unies, les FDA auraient tué plus de 850 personnes en 2020, lors d'une série d'attaques de représailles contre des civils après des opérations militaires contre le groupe l'année précédente.

En mars dernier, les États-Unis ont qualifié les FDA d'organisation terroriste étrangère.

Le groupe a par le passé proclamé son allégeance à l'État islamique, bien que les Nations unies affirment que les preuves le reliant à d'autres réseaux islamistes sont rares.

Le président de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi, a déclaré l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri le 1er mai dans l'espoir d'endiguer les attaques croissantes des groupes armés.

L'Ouganda a annoncé au début du mois qu'il avait accepté de partager des renseignements et de coordonner les opérations contre les rebelles, mais qu'il ne déploierait pas de troupes en RDC.